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Actualités - RENCONTRE

RENCONTRE - Elle réalise des documentaires pour faire parler du Liban Le cinéma-vérité de Zeina Sfeir Colette KHALAF

Elle a emporté trois de ses récents documentaires pour représenter le Liban à Messine (Italie). Zeina Sfeir ne chôme pas. Après avoir participé (toujours en coulisses) au lancement du film Caramel, elle se consacre aujourd’hui à ses propres projets et s’y attelle avec toujours la même passion. Au nom d’une simple bande appelée pellicule et d’images sonores et visuelles chargées d’émotion, qui ne sont autres que le cinéma. Depuis qu’elle a eu son diplôme de l’Iesav, Zeina Sfeir n’arrête pas de cavaler. C’est principalement à cause du cinéaste libanais Maroun Baghdadi que cette jeune passionnée de salles obscures choisit la section de l’audiovisuel. « Certes j’ingurgitais, comme tous les autres Libanais, des films hollywoodiens. Mais j’avais hâte d’être derrière la caméra pour réaliser (tout comme lui) un cinéma qui nous ressemble, confie Sfeir. À l’université déjà, j’étais comme obligée pour les besoins des cours de faire du théâtre, mais j’avoue que ce n’était pas le jeu qui m’interpellait. Ce que j’aime, c’est avoir des gens de la rue comme vedettes, les “Monsieur Tout-le-monde”. » C’est ainsi que Zeina Sfeir se tourne vers le documentaire. « Exercice un peu difficile, elle l’avoue, mais qui exige autant de défis qu’il crée des œuvres jubilatoires. » Le milieu cinématographique libanais étant limité, les premières générations d’audiovisuel devaient passer par deux réseaux pour atteindre leur objectif. C’était soit la télévision, soit la publicité. « Certains qui commencent leur carrière et la poursuivent à la télé demeurent toute leur vie frustrés. D’autres s’en servent comme tremplin et trouvent finalement leurs rêves exaucés, dit Sfeir. Pour ma part, j’ai commencé par choisir le milieu de la publicité, car les films étaient tournés sur pellicules. Mais je m’en suis vite détournée à cause d’une ambiance un peu trop“ bourgeoise”, et je suis devenue réalisatrice à la LBCI. Je continuais pourtant à chercher ma voie. » « Finalement, j’ai réussi à devenir indépendante de tout réseau, poursuit-elle. Ce qui m’intéressait dans les films, c’était un certain regard-vérité que je pouvais porter sur mon pays. Et cela supposait faire du terrain. »  Un certain regard, mais un regard certain À Sarah, commandité par al-Aarabya, qui s’articule sur des lettres d’enfants de la guerre (Irak, Liban, ou autres pays) ; Nkayé bil Harb, son documentaire le plus personnel et enfin son dernier-né, réalisé pour l’Unrwa après la guerre de 2006, où elle illustre la situation déplorable des camps palestiniens. Autant d’œuvres qui confirment son implication dans la marche du monde et plus spécifiquement de son pays. La cinéaste fouine, cherche, interroge les gens de tous milieux, de toutes conditions. Elle s’en prend aux archives et déterre des documents. Le dialogue naît. Le film aussi. C’est avec honnêteté qu’elle retrace son parcours tout en distillant à petites doses son point de vue, ses idées. Dans son Pied de nez à la guerre, qui a nécessité des années de travail, elle parle à la première personne (sur le conseil du cinéaste Borhane Alaouié), ce qui rend le documentaire plus captivant. Tout en travaillant ce film (qui a démarré en 2005), Sfeir ne cesse de s’activer pour les associations culturelles comme Shams ou Beirut DC, de côtoyer les festivals et les auteurs venus d’ailleurs, ou de réaliser des documentaires pour la télévision. Parallèlement, elle a réussi à assurer la médiatisation du film Caramel pour son amie Nadine Labaki. Aujourd’hui, partie présenter ses films à Messine (Italie), la réalisatrice avoue qu’elle souhaiterait enfin réaliser un film de fiction. « Je suis peut-être prête », dit-elle. Son futur projet est un film qui aborde le thème d’une voie ferroviaire reliant l’Occident à l’Orient, tout en passant par le Liban. Un sujet à l’aspect géopolitique qui mêlerait fiction et réalité, et qui risque d’emmener les spectateurs dans un long voyage « Les trains, conclut Zeina Sfeir, c’est un thème qui fait rêver. D’ailleurs, je suis une personne qui rêve encore. »
Elle a emporté trois de ses récents documentaires pour représenter le Liban à Messine (Italie). Zeina Sfeir ne chôme pas. Après avoir participé (toujours en coulisses) au lancement du film Caramel, elle se consacre aujourd’hui à ses propres projets et s’y attelle avec toujours la même passion. Au nom d’une simple bande appelée pellicule et d’images sonores et visuelles chargées...