Marché de l’immobilier Les produits de luxe dans l’expectative

Indéniablement, les appartements haut de gamme sont les plus affectés par la crise qui plombe actuellement le marché immobilier. Cette annonce n’a rien de surprenant. Les inquiétudes liées à la situation politique et sécuritaire ont considérablement ralenti l’appétit des clients fortunés qui préfèrent reporter leur envie d’acquérir un appartement à une période plus rassurante, quitte à payer plus cher par la suite. Si la présence des expatriés présents sur le sol libanais au cours de cet été a réveillé un petit peu un marché somnolent, cela n’a pas été suffisant pour relancer un secteur qui compte un stock considérable d’appartements. Toutefois, les logements de luxe à Beyrouth constituent un marché à part qui rivalise avec le haut de gamme proposé dans les pays du Golfe. Les projets beyrouthins séduisent une clientèle variée : ressortissants des monarchies du golfe Persique, grande fortune locale, expatriés implantés depuis plusieurs années hors du Liban. Généralement, un produit de luxe est un appartement situé dans un emplacement de première catégorie, c’est-à-dire dans un quartier soigné qui bénéficie de dégagements et de vues sur la mer. La taille n’est pas obligatoirement un critère, il existe de petites unités de luxe. Le plus important est la qualité de construction, l’architecture et les matériaux utilisés pour les équipements. Un coût de construction supérieur à 1 000 dollars le m2 est déjà un bon indicateur. Le centre-ville, et plus spécialement la région autour de la baie du Saint-Georges, compte plusieurs projets résidentiels de haut standing en cours de construction (tels que Platinum Tower, Dib and Town Towers) avec d’impressionnantes architectures. Les nouvelles constructions offrent les appartements les plus chers du marché où la barre symbolique des 10 000 dollars le m2 sera atteinte dans un proche avenir. Si certains projets n’ont pas réalisé de ventes depuis plusieurs mois, d’autres s’en tirent mieux en ciblant la crème de la clientèle de luxe souvent expatriée et issue des milieux des affaires dans les grandes capitales occidentales. Le front de mer de Aïn el-Mreissé à Ramlet el-Baida constitue un emplacement idéal pour des projets de luxe. Plusieurs projets (tels que Horizon Tower, Astoria, Dream Bay) sont en cours et d’autres dans le secteur de Jal el-Bahr et Raouché sont dans les starting blocks en attendant une conjoncture plus favorable avant de commencer les travaux. Le prix des premiers étages est d’environ 5 000 dollars le m2. La région de Ramlet el-Baida bénéficie de vues splendides sur le littoral. Malheureusement, l’environnement urbain n’est pas actuellement à la hauteur de la réputation du quartier. À Achrafié, le haut de gamme est concentré dans trois régions : rue Georges Haïmari, à Sursock et à Furn el-Hayek. Si les projets n’ont pas les pieds dans l’eau comme à Beyrouth-Ouest, ils sont par contre situés dans des secteurs résidentiels bénéficiant d’une cote considérable. La valeur d’un appartement en construction dont la superficie est supérieure à 500 m2 peut atteindre 4 000 dollars le m2, voire plus pour les derniers étages. Plusieurs projets devraient prochainement démarrer dans le secteur de Sursock. Ces constructions vont affecter une partie du charme et de la tranquillité du quartier. En coopération avec RAMCO Tél.: 01-349910