Fadlallah dénonce les divisions interarabes, « nouvelle arme américaine dans la région »

L’uléma chiite Mohammad Hussein Fadlallah a dénoncé « les tentatives américaines de sauver la face de l’Administration Bush et de consacrer son assise au Liban en corrompant les relations entre les États arabes ». Il a déploré « l’acuité des divisions sur la scène arabe, nouvelle arme de l’Administration américaine visant à créer un environnement politique propice à ses intérêts et à ceux d’Israël ». Sayyed Fadlallah s’en est pris à « l’axe de modération arabe, fabriqué par les États-Unis pour constituer un front unique avec l’État hébreu », exprimant ses craintes de voir « certains régimes s’ouvrir à Israël, au détriment de leur environnement ethnique, religieux et politique ». L’uléma chiite s’en est pris à « la stratégie américaine visant à façonner des néoconservateurs arabes, et à ouvrir des canaux publics ou secrets entre les Arabes et Israël tout en entravant le dialogue interarabe ». «Un exemple de cette stratégie est la scène palestinienne où le dialogue avec le Hamas entraîne des sanctions alors que le refus de ce dialogue est récompensé par le miel israélien », a ajouté le dignitaire chiite. Il a appelé « toute personne dotée du sens de la responsabilité et soucieuse de défendre l’intérêt de son pays à colmater la brèche entre les États arabes avant que le temple ne s’effondre sur nos têtes ». Sayyed Fadlallah a tiré la sonnette d’alarme en affirmant que « le Liban est entré dans une zone de danger », et que « l’accumulation des crises économiques et sociales, et les divergences politiques menacent le destin du pays ». Il a finalement averti les Libanais que « le pari sur les antagonismes arabes ne pourrait servir leur cause et leur pays mais ne ferait qu’exacerber leurs problèmes », appelant à « éviter toute immixtion dans les divisions arabes, et à éviter les discours passionnés et chaotiques ».