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Le chef du pouvoir judiciaire critique la politique d’Ahmadinejad
le 17 août 2007 à 00h00
Le chef du pouvoir judiciaire iranien, l’ayatollah Mahmoud Hachémi Shahroudi, a déploré la démission de ministres et les nombreux remaniements au sein du gouvernement de M. Ahmadinejad, dans une des rares critiques de la politique de ce dernier. Ces déclarations interviennent alors que les ministres du Pétrole, Kazem Vaziri Hamaneh, et des Mines et de l’Industrie, Ali Reza Tahmassebi, ont remis leur démission dimanche.
« Notre façon de traiter les gestionnaires ne devrait pas être nuisible », a dit M. Shahroudi lors d’un discours mercredi devant la Cour des comptes, reproduit hier dans le quotidien Etemad. « En d’autres termes, il ne faut pas enlever l’œil quand on cherche simplement à arranger le sourcil », a-t-il poursuivi. « Si nous changeons les ministres et gestionnaires sans cesse, rien ne changera », a dit l’ayatollah Shahroudi, qui s’exprime d’ordinaire très rarement sur de tels sujets. « Nous ne devrions pas traiter (les ministres) d’une façon telle qu’ils en soient découragés », a-t-il ajouté. Sans indiquer à qui il se référait, il s’est opposé au renvoi d’un responsable ayant commis une faute non intentionnelle et au fait qu’il soit remplacé « par un manager incompétent (...) incapable d’enrichir le pays ». Le quotidien modéré Teheran Emrouz a relevé ainsi qu’il s’agissait d’une « critique sans précédent du chef du pouvoir judiciaire ».
Un conseiller du président Ahmadinejad avait justifié les démissions de MM. Vaziri Hamaneh et Tahmassebi par « certaines nécessités ». Le chef de la commission de l’Énergie du Parlement, Kamal Daneshyar, avait évoqué un désaccord des deux hommes avec « certaines méthodes » du gouvernement. M. Tahmassebi a, quant à lui, sévèrement critiqué la politique du président Ahmadinejad dans son secteur, dans sa lettre de démission publiée mercredi par l’agence FARS. Le ministre a pointé du doigt le gel des prix de vente de nombreux produits, le sous-investissement dans le secteur de l’énergie et des changements de personnel qui lui étaient imposés.
Depuis sa prise de fonctions en août 2005, M. Ahmadinejad a opéré plusieurs remaniements ministériels. Il a aussi fait remplacer un grand nombre de hauts responsables au sein des ministères et entreprises d’État.
L’ayatollah Shahroudi s’est fait l’écho d’un climat de suspicion qui règne au sein du gouvernement et a des conséquences négatives sur les investissements étrangers particulièrement dans le secteur pétrolier. Selon l’ayatollah, le ministre sortant du Pétrole lui a expliqué que « de moins en moins de contrats sont signés parce que les responsables ont peur de prendre une décision à cause des organes de supervision ». Le gouvernement a assuré que l’Iran a conclu ces dernières années des contrats avec des investisseurs étrangers pour plusieurs dizaines de milliards de dollars. Mais, selon l’ayatollah Shahroudi, le montant serait seulement de cinq milliards « dans les deux ou trois dernières années ». L’Iran a un besoin crucial d’investissements, notamment pour son secteur pétrolier, véritable poumon économique du pays, qui risque sinon de voir sa production stagner ou même décroître.
Le chef du pouvoir judiciaire iranien, l’ayatollah Mahmoud Hachémi Shahroudi, a déploré la démission de ministres et les nombreux remaniements au sein du gouvernement de M. Ahmadinejad, dans une des rares critiques de la politique de ce dernier. Ces déclarations interviennent alors que les ministres du Pétrole, Kazem Vaziri Hamaneh, et des Mines et de l’Industrie, Ali Reza Tahmassebi,...
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