États-Unis Rice restera fidèle à Bush jusqu’au bout

La secrétaire d’État américaine, Condoleezza Rice, entend rester au service du président américain jusqu’à son départ de la Maison-Blanche, a affirmé lundi son porte-parole, après l’annonce de la démission de Karl Rove, l’« éminence grise » de George W. Bush. « La question de fond est : (Condoleezza Rice) prévoit-elle de rester dans les parages ? La réponse à cette question est “oui” », a dit le porte-parole, Sean McCormack, à la presse. Le départ de Karl Rove, annoncé lundi, poursuit l’hémorragie des proches collaborateurs de M. Bush moins d’un an et demi avant la fin de son mandat en janvier 2009. Mme Rice et le vice-président Dick Cheney sont parmi les derniers hauts responsables encore présents aux côtés du président américain depuis le début de son premier mandat en 2001. L’annonce de la démission de M. Rove a été suivie de commentaires sévères de la part de la presse américaine. L’artisan de l’élection et de la réélection du président est par exemple montré, sur une caricature du Washington Post titrée « L’architecte », comme détalant devant les décombres de la Maison-Blanche. « Il semble que cela soit le bon moment pour partir... », dit le personnage, dans une allusion aux difficultés et à la dégringolade de la popularité de M. Bush. « Karl Rove, l’architecte de tant de choses qui ont si mal tourné dans l’Administration Bush », raille de son côté le New York Times. « En partant, il espère éviter avoir à passer du temps avec les enquêteurs du Congrès. » M. Rove est éclaboussé par plusieurs scandales ayant ébranlé le crédit du gouvernement américain. Pour ses détracteurs, il est le premier coupable dans l’affaire Wilson-Plame, liée au conflit en Irak, et l’un des instigateurs d’une purge prétendument politique de hauts magistrats. « Le Congrès doit utiliser ses pouvoirs pour ramener M. Rove à Washington et le faire témoigner – en public et sous serment – sur la manière dont il a utilisé ses fonctions pour privilégier la politique par rapport aux intérêts du peuple américain », poursuit le New York Times.