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Actualités - REPORTAGE

L’organisation invite ses amis à sa journée portes ouvertes samedi à Jouar Cri d’alarme de l’AFEL : Jamais il n’y a eu autant de misère

Malgré la crise, les événements et les attentats, l’Association du foyer de l’enfant libanais (AFEL) poursuit le travail qu’elle a commencé, il y a tout juste trente ans : être au service de l’enfant victime de la misère et de sa famille. C’est que l’association, créée en pleine guerre en 1976, obéit à l’un des principes de ses fondateurs, Gabriel et Simone Wardé : « On n’a pas le droit de baisser les bras. » Quoi qu’il arrive donc, les membres de l’AFEL savent, comme une évidence, qu’ils ne baisseront jamais les bras devant la misère, qu’ils ne perdront jamais courage. Preuve en est, les activités de l’association qui se sont poursuivies tout au long de l’année écoulée et qui ont été couronnées, en été, par cinq colonies de vacances, trois durant le mois de juillet et deux en août. Mais contrairement aux années précédentes, l’été dernier, la journée portes ouvertes avait été annulée à cause de la guerre de juillet et le déjeuner de Noël n’a pas eu lieu suite à l’assassinat du ministre et député Pierre Gemayel, en novembre 2006. L’AFEL, qui s’occupe actuellement de 500 enfants et de 220 familles, n’a donc pas célébré son trentième anniversaire en grande pompe. Mais fidèle à ses traditions, elle organise ce samedi 18 août, à l’internat de Jouar el-Bouachec, sa journée portes ouvertes. Au cours de cette journée, qui commencera à 11 heures, il y aura des sketches et des jeux préparés par les enfants de l’AFEL. Un déjeuner et un goûter sont également prévus. Depuis sa création en 1976 donc l’AFEL s’occupe des enfants défavorisés et de leurs familles, œuvrant en premier lieu à rendre le milieu dans lequel ils évoluent plus apte à leur épanouissement. L’association assure le développement culturel et la formation professionnelle de l’enfant en contribuant aux frais d’études scolaires et techniques. L’AFEL a ainsi ouvert un internat à Jouar el-Bouachec qui accueille des enfants en danger moral, physique et psychique, et travaille avec la famille dans le but de réintégrer l’enfant dans un cadre sain et stable à tous les niveaux. Dans son externat de Sin el-Fil, l’AFEL assure aux enfants à risque de délinquance un cadre, une écoute et un encadrement sécurisant et stimulant et les aide à réintégrer leur milieu ambiant (famille, école). Les enfants qui fréquentent l’externat habitent Sin el-Fil, Bourj Hammoud et Nabaa. Ils sont accueillis d’octobre à juin du lundi au vendredi entre 13 heures et 18 heures. À leur arrivée de l’école, un repas chaud leur est servi, des répétiteurs et des volontaires les aident pour leurs études du soir. Un goûter ainsi que des activités d’éveil et des loisirs sont prévus. Rattrapage scolaire L’AFEL a été la première au Liban à mettre en place un service gratuit de rattrapage scolaire. Les cours, qui sont dispensés dans trois centres de l’association (deux externats à Bourj Hammoud et un internat à Raachine), permettent à des enfants qui ont un retard scolaire ou un léger retard mental de les dépasser et d’acquérir les rudiments de la lecture, de l’écriture et toute autre connaissance nécessaire à leur insertion sociale. Les enfants, qui sont au nombre de 75 actuellement, sont encadrés par une équipe multidisciplinaire : éducatrices, orthophonistes, psychomotriciennes, psychologues, assistantes sociales et personnel servant. L’AFEL prévoit aussi divers programmes sociaux : l’alphabétisation des adultes, l’éducation populaire (des rencontres mensuelles et des conférences données par des spécialistes sont notamment prévues aux habitants de Sin el-Fil et de ses alentours), les ateliers protégés (du travail manuel est exécuté par les mères des familles de l’AFEL et le bénéfice des travaux leur procure des rentrées supplémentaires), le club des jeunes et les colonies de vacances. L’association prévoit aussi un service d’aide en famille qui s’adresse surtout aux familles qui souffrent de problèmes économiques et sociaux. Ce service a pour but notamment de répondre aux besoins de l’enfant en le gardant au sein de la famille, de travailler en collaboration avec ses proches afin d’améliorer sa situation et de prévenir la démission des parents. Interrogée sur la pauvreté au Liban, la présidente de l’AFEL, Simone Wardé, indique qu’en « soixante ans de volontariat, elle n’a jamais vu autant de misère dans le pays ». À cause de la crise et des événements, les hommes, responsables de familles, sont au chômage et ne parviennent pas à assumer les besoins, aussi minimes soient-ils, de leurs enfants. « Les familles manquent de tout. Elles ont surtout besoin d’aides médicales et de médicaments », indique-t-elle, soulignant que « les gens vivent dans la misère financière qui les pousse à tout pour avoir de l’argent ». « Nous les aidons tout en préservant leur dignité », ajoute celle qui tient à remercier « tous les volontaires, les collaborateurs et les donateurs de l’association ». Mme Wardé martèle : « On n’a pas le droit de baisser les bras devant la misère. Il ne faut jamais perdre courage. » Elle cite encore une phrase de sœur Emmanuelle : « Quand un pauvre pleure, Dieu écoute. » La présidente de l’AFEL a la foi : elle est sûre que Dieu pourvoira aux associations qui aident les victimes de la misère. Toujours concernant la situation dans le pays, la présidente de l’AFEL indique qu’à cause des événements, l’association n’a pas encore commencé la construction du centre Soleil, qui devrait être bâti à Sin el-Fil et accueillir notamment les enfants qui suivent les cours de rattrapage scolaire. « Depuis dix-huit ans, nous sommes les seuls à assurer ce service gratuitement au Liban, insiste-t-elle. Les plans du centre sont déjà prêts. Des dons ont été versés, mais nous n’avons pas entamé la construction de peur d’être obligés d’arrêter le projet, de ne pas pouvoir le continuer, à cause de la situation. » L’AFEL, qui est une association laïque, multiconfessionnelle, accueillant des enfants appartenant à toutes les communautés (un cinquième des enfants de l’association sont des non chrétiens), a un budget annuel s’élevant à 700 000 dollars. Un sixième de cette somme est couvert par le ministère des Affaires sociales. Elle bénéficie aussi de l’aide de plusieurs organismes dont notamment la Voix de la femme libanaise, la Mission pontificale, et les Amis de sœur Emmanuelle Asmae France. Pour vos dons : - Au Liban, BNPI Achrafieh, compte numéro 128.249.00186, ou BEMO Dora, compte numéro 03.00.366.002194. - En France, BEMO 49 avenue d’Iena Paris XVIe, compte numéro 2201.000.009.700.97. Vous pouvez également contacter l’association aux numéros suivants : 01/481690, 01/485066 et 03/823215. Pat. K.

Malgré la crise, les événements et les attentats, l’Association du foyer de l’enfant libanais (AFEL) poursuit le travail qu’elle a commencé, il y a tout juste trente ans : être au service de l’enfant victime de la misère et de sa famille. C’est que l’association, créée en pleine guerre en 1976, obéit à l’un des principes de ses fondateurs, Gabriel et Simone...