Rechercher
Rechercher

Actualités - CHRONOLOGIE

Le stratège de Bush était impliqué dans l’affaire Plame Karl Rove, conseiller présidentiel controversé, annonce sa démission

L’un des principaux collaborateurs du président des États-Unis, son conseiller politique Karl Rove, stratège des campagnes présidentielles de George W. Bush en 2000 et 2004, a annoncé hier sa démission et a reçu l’hommage appuyé du président. Des sanglots dans la voix, M. Rove a confirmé la décision d’abord rendue publique par le Wall Street Journal d’hier en l’expliquant par sa volonté de passer plus de temps avec sa famille. « Aujourd’hui, j’ai présenté ma démission de mon poste d’adjoint au chef de cabinet et de haut conseiller, et elle prendra effet à la fin de ce mois », a-t-il ajouté. M. Rove, qui passe pour proche de la droite conservatrice, a invoqué 34 années d’amitié avec M. Bush et 14 années passées d’abord à l’aider à devenir gouverneur du Texas puis président. Le président Bush, qui se trouvait au côté de son éminence grise dans les jardins de la Maison-Blanche pour officialiser cette démission, a exprimé sa reconnaissance envers M. Rove pour l’« immense sacrifice » consenti à son service et l’a qualifié « d’ami cher ». Aucun autre motif officiel n’a été donné, mais la Maison-Blanche fait face à une pression croissante des parlementaires républicains qui craignent de mauvais résultats électoraux l’an prochain si l’Administration Bush ne procède pas à des changements stratégiques, en particulier en Irak. Karl Rove était sur la sellette depuis 2003, lorsqu’un ancien ambassadeur américain, Joseph Wilson, a affirmé qu’il avait révélé à la presse l’identité de sa femme, Valerie Plame, agent de la CIA. D’après M. Wilson, l’identité de sa femme a été révélée en réaction à une tribune qu’il avait rédigée dans le New York Times accusant l’Administration Bush d’avoir menti en faisant croire que Saddam Hussein avait cherché à acheter de l’uranium au Niger. Révéler l’identité d’un agent est un crime fédéral aux États-Unis. Une enquête a montré que Karl Rove était l’un des auteurs de la fuite, mais il n’a pas été poursuivi par la justice. À la question posée par le Wall Street Journal de savoir s’il estimait avoir commis des erreurs pendant ses fonctions à la Maison-Blanche, M. Rove a répondu : « Je vais me reposer dès septembre et j’y réfléchirai. » Bien qu’il n’ait pas été impliqué directement dans les décisions concernant la politique étrangère, il aurait joué dans l’ombre un rôle majeur pour convaincre le Congrès de légitimer l’intervention en Irak en mars 2003. Une nouvelle démission dans l’entourage de Bush Karl Rove était considéré comme le fidèle parmi les fidèles de M. Bush. Il est le dernier en date d’une série de collaborateurs qui prennent leurs distances avant la fin du mandat en janvier 2009. Souvent appelé « le cerveau de Bush » par ses détracteurs, M. Rove a notamment orchestré des rencontres du Groupe sur l’Irak de la Maison-Blanche, créé huit mois avant l’invasion du pays pour informer la population sur la « menace » posée par Saddam Hussein. Il a déclaré au Wall Street Journal qu’avec les renforts américains en Irak, le pays sera « en meilleure posture », malgré les nombreuses critiques sur la nouvelle stratégie américaine prévoyant 30 000 hommes en renfort, lancée en début d’année par le président Bush. « Beaucoup de gens pensaient que M. Rove risquait de partir, mais ce qui me frappe, c’est cette date du 31 août qui fait qu’il ne sera pas présent en septembre, alors que le président devra faire face à l’un des combats les plus rudes de sa présidence face au Congrès concernant la stratégie en Irak et le budget », affirme l’éditorialiste conservateur du Weekly Standard William Kristol. Un nouveau rapport prévu en septembre doit faire le point sur les effets de la nouvelle stratégie en Irak, alors qu’un récent rapport d’étape a mis en relief les maigres améliorations intervenues depuis l’envoi de troupes supplémentaires. Assez grand, crâne dégarni, teint cireux, visage rond, téléphone portable vissé à l’oreille, il semble constamment sur la brèche. Redouté par ses adversaires, il est craint par ses alliés. Né le 25 décembre 1950 dans le Colorado (Ouest), Karl Rove a très vite rejoint les rangs des jeunes étudiants républicains. Dès les années 80, il s’emploie à préparer le terrain pour l’élection de George W. Bush, de quatre ans son aîné, au poste de gouverneur du Texas (Sud) et réussit, à la surprise générale, en 1994. « Bush et Rove, le candidat sous-estimé et l’homme avec un plan, étaient dès lors en route pour l’histoire », écrivent James Moore et Wayne Slater, auteurs en 2003 d’une biographie critique, Le cerveau de Bush, ou comment Karl Rove a rendu George W. Bush présidentiable. À les en croire, Karl Rove a appris très tôt à se servir de l’arme de la rumeur. Il est soupçonné d’avoir lancé les insinuations sur l’homosexualité d’Ann Richards, battue pour le poste de gouverneur du Texas par George W. Bush, puis celles sur des enfants illégitimes de John McCain, sénateur héros de la guerre du Vietnam, adversaire malheureux de Bush aux primaires républicaines en 2000.

L’un des principaux collaborateurs du président des États-Unis, son conseiller politique Karl Rove, stratège des campagnes présidentielles de George W. Bush en 2000 et 2004, a annoncé hier sa démission et a reçu l’hommage appuyé du président.
Des sanglots dans la voix, M. Rove a confirmé la décision d’abord rendue publique par le Wall Street Journal d’hier en...