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Actualités - CHRONOLOGIE

Irak - Un dirigeant sunnite accuse l’Iran de « génocide » contre sa communauté Le chef des ulémas invite les États-Unis à lâcher Maliki

Jugeant le processus politique dans l’impasse, le principal chef religieux de la communauté sunnite irakienne a exhorté hier les États-Unis à lâcher le gouvernement « fantoche » du Premier ministre chiite Nouri al-Maliki. « Si les Américains persistent dans cette politique en se reposant sur ces mêmes hommes qui ont échoué à maintes reprises, alors ils quitteront l’Irak sur un échec », prédit cheikh Harith al-Dari, chef de l’influente Association des ulémas. « L’Administration américaine doit corriger sa politique en Irak et cesser de dépendre de marionnettes dont l’échec est avéré », estime-t-il dans une interview accordée à l’agence Reuters à Amman. Censé enrayer les violences et apaiser les tensions entre communautés, le gouvernement à dominante chiite de Maliki traverse une crise aiguë depuis que les six ministres du Front de la concorde, le principal groupe parlementaire sunnite, en ont claqué la porte le 1er août. Maliki a annoncé dimanche son intention d’organiser cette semaine un sommet des dirigeants politiques irakiens pour tenter de résoudre une crise qui, aux yeux des responsables américains, pourrait constituer le moment de vérité pour son gouvernement d’unité – supposée – formé en 2006. Le moment est venu pour les États-Unis, qui ont apporté au peuple irakien des souffrances indicibles en près de quatre ans et demi d’occupation, de favoriser l’émergence d’un gouvernement sans affiliations communautaires affichées, juge M. Dari. Thuriféraire de la guérilla sunnite contre l’occupation américaine tout en se défendant de tout lien direct avec elle, M. Dari n’exclut pas une réconciliation avec les États-Unis, pourvu que ceux-ci retiennent les leçons de leurs errements en Irak. « C’est concevable. Comme on dit, en politique il n’y a ni ami ni ennemi définitif. » Sur un autre plan, l’un des principaux dirigeants sunnites irakiens a accusé hier l’Iran de mener une « campagne génocidaire » sans précédent contre la communauté sunnite en Irak, appelant les Arabes à s’opposer à une guerre qui menace, selon lui, l’ensemble du monde arabe. Adnan al-Doulaïmi, à la tête du principal bloc sunnite de l’Irak – le Front de la concorde nationale – et qui a démissionné du gouvernement il y a deux semaines, a formulé ces accusations dans un appel écrit au monde arabe, obtenu auprès de son bureau hier. « Vous, frères de Bagdad, êtes confrontés à une campagne génocidaire sans précédent menée par les milices et des brigades de la mort dirigées par l’Iran, qui planifie, soutient et arme », affirme-t-il dans une déclaration écrite au nom des sunnites irakiens. « Vous, frères, êtes confrontés à la plus grande injustice et persécution de l’histoire ancienne et moderne de l’Irak (...), qui cherchent à déraciner les fils des sunnites de Bagdad et qui font de l’Irak un village de l’Iran », ajoute-t-il. Par ailleurs, les troupes américaines ont déclaré hier avoir tué jusqu’à cinq personnes et en avoir arrêté 13 autres soupçonnées de trafic d’armes avec l’Iran, dont un responsable du financement de l’insurrection, lors de raids à Bagdad. La principale opération s’est déroulée dimanche dans le quartier chiite de Sadr City. Elle visait à « capturer ou tuer des trafiquants d’armes hautement recherchés et entretenant des liens avec les Gardiens de la révolution iraniens », a précisé un communiqué militaire. Les États-Unis accusent régulièrement des groupes liés à l’Iran d’entraîner des mouvements extrémistes irakiens et de leur fournir des armes, ce que Téhéran a toujours démenti. Enfin, l’armée américaine a annoncé avoir lancé hier une opération d’envergure à travers l’Irak contre des militants soupçonnés d’entretenir des liens avec la branche irakienne d’el-Qaëda et des groupes extrémistes soutenus par l’Iran. L’opération, baptisée « Phantom Strike », a pour but de disloquer la branche irakienne d’el-Qaëda et de mettre fin aux opérations d’extrémistes chiites en Irak, a ajouté l’armée.
Jugeant le processus politique dans l’impasse, le principal chef religieux de la communauté sunnite irakienne a exhorté hier les États-Unis à lâcher le gouvernement « fantoche » du Premier ministre chiite Nouri al-Maliki.
« Si les Américains persistent dans cette politique en se reposant sur ces mêmes hommes qui ont échoué à maintes reprises, alors ils quitteront...