Les protestations « non autorisées » interdites à Gaza La police du Hamas fait usage de matraques contre des manifestants du Fateh

La police du Hamas a matraqué des Palestiniens, notamment des membres du Fateh, qui protestaient hier à Gaza contre les « violations des droits de l’homme » par les islamistes, bravant une interdiction de manifester, a constaté un journaliste de l’AFP. Le rassemblement, auquel participaient plusieurs centaines de personnes, a eu lieu en dépit de l’annonce, peu auparavant, de l’interdiction par le Hamas – qui contrôle Gaza depuis le 15 juin – de toute manifestation sans autorisation de la Force exécutive, la police du mouvement. Une centaine de membres de cette force ont tenté d’empêcher le rassemblement en matraquant des manifestants, membres du Fateh, le parti du président Mahmoud Abbas, du Front démocratique de la Palestine (FDLP), du Front populaire de libération de la Palestine (FPLP) et du Parti du peuple. Selon un journaliste d’al-Arabiya, la Force exécutive a ensuite saisi des enregistrements vidéo des échauffourées au bureau de la chaîne arabe. La manifestation s’est finalement déroulée après une trentaine de minutes, mais sans drapeaux du Fateh, qui ont été confisqués. « Hamas ! Ce qui se passe à Gaza n’est pas acceptable », « Où sont la sécurité et les droits de l’homme ? » ont crié les centaines de personnes rassemblées dans le centre-ville de Gaza. « Dans l’intérêt général, pour préserver la sécurité et au regard de la loi, toute manifestation est catégoriquement interdite sans l’autorisation officielle de la Force exécutive », la police du Hamas, a affirmé à l’AFP, plus tôt dans la journée, son porte-parole, Saber al-Khalifa. « Cette mesure vise à préserver la sécurité et représente une garantie que des coups de feu ne seront pas tirés », a ajouté le porte-parole, assurant que cette interdiction avait pour but « d’apaiser » et non pas de « provoquer une escalade ». Par ailleurs, les comptes des policiers de la Force exécutive du Hamas à la Banque islamique de Palestine à Gaza ont été gelés à la demande de l’Autorité monétaire (Banque centrale) de Palestine, a annoncé hier le mouvement islamiste. Cette mesure, que celui-ci juge illégale, fait suite au virement par inadvertance la semaine dernière par le ministère des Finances relevant du président Abbas des salaires pour juillet de 2 600 membres de la Force exécutive.