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Actualités - CHRONOLOGIE

CONCERT - À l’église Saint-Joseph (USJ) à l’occasion de la fête de la Vierge Chants sacrés et profanes par le contre-ténor Matteo

Une chaleur étouffante et moite en ce gluant mois d’août pour les mordus de bel canto à l’église Saint-Joseph (USJ). À l’occasion de la fête de l’Assomption, le jeune contre-ténor Matteo, nouvelle coqueluche des mélomanes libanais, officiait pour un concert offrant une jolie palette de chants sacrés et profanes. Au menu, le Stabat Mater d’Antonio Vivaldi, les Ave Maria de Schubert et de Gounod et des arias de Purcell, Haendel, Mozart et Bizet. Devant l’autel illuminé, pour l’accompagnement instrumental, le quatuor de Michel Khairallah. Un concert donné au profit des œuvres du Cercle de la jeunesse catholique (CJC) de Beyrouth. Petite note de théâtralité, qui fait le succès et pimente les spectacles du jeune chanteur : une entrée en robe noire de chanoine boutonnée jusqu’au cou avec capuchon sur la tête, par la porte centrale de l’église. Se découvrant la tête, avec une barbe de deux jours, partition en main, une touffe de cheveux hérissée par ce mouvement un peu brusque, Matteo entame la pieuse cantilène du Prêtre roux. De la douleur et de la tristesse de la Vierge à la lumière d’une sainte immatérialité, les douces modulations vivaldiennes, impalpables brumes de la Cité des Doges, plient en toute souplesse sous la « voce d’angelo » du jeune « divo ». Des modulations qui montent ou descendent les gammes des notes avec aisance sur un registre quand même étonnant pour un gosier masculin… Vibrants et empreints de piété sont les deux célèbres Ave Maria de Schubert et de Gounod que la voix de Matteo, originale et haut perchée, habille d’une certaine « originalité » farinellienne dans les intonations, les vibrations et certains accents aux timbres à la fois soyeux et durs. Longue standing ovation pour cette première partie du programme (attitude inhabituelle pour un entracte, mais c’est comprendre l’enthousiasme et l’élan du public) réservée à des chants d’inspiration mariale. Petite pause et voilà que le jeune contre-ténor aborde ce Cold Song de Purcell qui fit la gloire de l’extravagant Klaus Nomi. Costume sombre et cravate noire pour ce chant troublant montant en volutes syncopées et fendant, telle une épée aiguisée, le froid et le mystère de la nuit. En toute sinuosité caressante se relaient l’air de Rinaldo de Haendel et une aria des Noces de Figaro de Mozart. On s’arrête sur les deux morceaux de bravoure de la Carmen de Bizet, la chaloupée Habanera et la sémillante Séguedille, interprétées en toute justesse de ton. Pour un « oiseau rebelle » que chante la Carmencita, la plus libre des femmes, une voix libre, qui fait fi des conventions. La voix de Matteo qui sort des chemins battus et qui monte dans les aigus comme hirondelles dans le ciel… Avec ce rien de coquet et d’insolent, sans atteindre les ululements inutiles, que diffuse l’attitude de Carmen pour exprimer la violence et l’emprise de l’amour. Froufroutante, sensuelle tout en pas légers et coquins est cette « séguedille » qu’on danse sous les remparts de Séville et que traduit avec beaucoup de doigté et de finesse Matteo, sans maniérisme déplacé. Pour le bis attendu, après un record pour l’applaudimètre pour faire revenir le jeune chanteur sur scène, le Summertime de Porggy and Bess de Gershwin, absolument indiqué par ces temps où le farniente est de rigueur sur les rives du pays du Cèdre en attente forcée… Révérence de l’artiste, sortie du public comblé et n’en revenant pas encore de cette prestation où tant de belles notes féminines échappent à la gorge d’un jeune homme barbu comme Isaïe… Edgar DAVIDIAN

Une chaleur étouffante et moite en ce gluant mois d’août pour les mordus de bel canto à l’église Saint-Joseph (USJ). À l’occasion de la fête de l’Assomption, le jeune contre-ténor Matteo, nouvelle coqueluche des mélomanes libanais, officiait pour un concert offrant une jolie palette de chants sacrés et profanes. Au menu, le Stabat Mater d’Antonio Vivaldi, les Ave...