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Actualités - CHRONOLOGIE

INITIATIVE - Un café rue Makdessi pour les assoiffés de culture « Graffiti », un espace d’expression libre

Si vous passez par la rue Makdessi et que vous apercevez des graffitis sur le mur, laissez-vous titiller par votre curiosité et poussez la porte. Vous vous trouverez dans un lieu magique. Le décor planté là offre à voir un café littéraire pour ceux qui désirent boire de cette culture (si rare de nos jours dans notre pays) à grandes gorgées. Il a fallu quelques années de réflexion et quelques mois de recherches (depuis décembre dernier) pour que ce projet, créé par Lana, Hiba et Liwa’ Sarieddine, en collaboration avec leur amie Jessy Tadros, soit mis sur pied. « Notre premier objectif était de créer un espace culturel où toutes sortes de disciplines seraient réunies sous un même toit et à la portée des jeunes, » confie Lana Sarieddine. Pour avoir vécu à l’étranger, on se rendait compte que partout ailleurs qu’au Liban, la culture était accessible à tous. Pourquoi ce phénomène avait-il tardé à se transposer au Liban ? » s’interroge Sarieddine. Et d’ajouter : « La jeunesse libanaise mène une vie de noctambule et se laisse griser par les feux de la nuit en négligeant les activités culturelles. Est-ce par manque d’envie ou parce que l’espace recherché manque au tableau ? » Si donc l’objectif premier était le concept du lieu, le suivant était sans aucun doute l’emplacement géographique. « Quelle rue, à part Hamra, pouvait aspirer à l’exercice de pôle culturel, place qu’elle avait occupé en toute fierté dans le passé ? s’avise de dire la jeune femme. Les jours de gloire de ce quartier suivis de sa léthargie nous avaient été contés. C’est donc par amour pour cette rue dans laquelle nous n’habitons pas mais qui charrie des souvenirs fabuleux que nous avons opté pour ce choix. » Enfin, il y a une dernière raison qui a poussé ces jeunes gens pleins d’ardeur à monter ce projet et elle n’est pas des moindres. « Il s’agissait de promouvoir certains talents (par ailleurs nombreux) et de les faire connaître du grand public. » C’est pour cela justement que le lieu a été baptisé Graffiti, les graffitis étant le mode d’expression populaire et, in extenso, le droit donné à quiconque d’exprimer une idée qui sera vite accessible à tous. Culture et convivialité Ouvert de 8 heures jusqu’à minuit, Graffiti comporte deux niveaux. À l’étage inférieur, deux pièces délimitent l’espace au décor chaleureux. La salle du café à la carte simplifiée, « pour ne pas détourner les lieux de leur objectif principal », est traversée par un long bar aux sièges en bois signés Tina Makhlouf. Des interrupteurs électriques ont été installés sous le bar pour celui qui veut travailler sur son PC. Une bibliothèque adjacente s’enrichit en permanence de manuels spécialisés : cinéma, architecture, musique, où il fait bon s’installer pour compiler toutes sortes d’ouvrages. Au fond, un piano a pris sa place pour permettre plus tard aux jeunes musiciens d’animer les lieux. Sur les escaliers qui mènent à l’étage supérieur, des bacs se remplissent constamment de magazines (surtout mensuels) en langues française et anglaise. « C’est parce que le livre continue à être primordial pour nous qu’on a essayé de lui donner la place de choix », dit Sarieddine. Et de poursuivre : « Nos exigences étaient claires. Il fallait privilégier le confort au luxe et réaliser en même temps un décor adaptable. » Un parquet en bois et des meubles à l’aspect chaud et doux, mais également des murs magnétiques pour l’accrochage de photos et un éclairage spécifique pour les cimaises que Racha Hoteit (peintures) et Nisreen Kaj (photos) se sont empressées de garnir à l’occasion de l’ouverture. Les expositions et signatures de livres se succéderont dans une ambiance conviviale d’une façon événementielle ou ponctuelle. « Et dans un nuage, ce doux visage de mon passé.... », disait la chanson. Graffiti est non seulement un lieu de rencontres culturelles, mais un moyen collectif de communication et la vision restituée du doux visage d’un certain passé. Colette KHALAF
Si vous passez par la rue Makdessi et que vous apercevez des graffitis sur le mur, laissez-vous titiller par votre curiosité et poussez la porte. Vous vous trouverez dans un lieu magique. Le décor planté là offre à voir un café littéraire pour ceux qui désirent boire de cette culture (si rare de nos jours dans notre pays) à grandes gorgées.

Il a fallu quelques années de...