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SOCIÉTÉ - Forcés au célibat, des émigrés asiatiques tombent dans le voyeurisme À Dubaï, elles bronzent, ils épient, la police traque...

Sur les plages de Dubaï, des émigrés asiatiques forcés au célibat laissent parfois leur regard se poser avec insistance sur des beautés au bikini réduit au minimum, mais la police traque tout ce qui peut ressembler à du voyeurisme. «Depuis plus de deux ans, je n’ai pas parlé à une femme. De toute ma vie, je n’ai pas vu, d’aussi près, une femme aussi belle, et aussi nue », confie Rakis, un Indien de 30 ans. Rakis travaille sur un chantier proche de Jumeirah Beach, une plage au pied de Bourj-al-Arab, l’un des hôtels les plus luxueux de Dubaï, un des émirats du Golfe qui a fait le pari du tourisme international. Il partage le sort des milliers d’ouvriers pour la plupart indiens, pakistanais, bangladais et, depuis peu, chinois, employés sur des chantiers de construction et qui sont en grande majorité célibataires ou éloignés de leurs épouses. Chaque vendredi, jour férié, surtout lorsque le mercure oscille autour de 47°C, l’errance à Jumeirah Beach, avec sa débauche de peau dorée, s’offre comme la seule alternative pour certains. Khalid Khan, un chauffeur de taxi, n’a pas vu sa femme depuis sept ans. Il confie qu’« au Pakistan, on ne voit jamais de baigneuses dans un pareil accoutrement. L’avantage à Dubaï, c’est aussi de voir des femmes de tous les coins du monde », explique-t-il. Mais la police veille. Une Range Rover sillonne en permanence Jumeirah Beach. Les « voyeurs », les « pervers », comme les désigne la presse locale, s’éloignent à toute allure. « Ces gens ne viennent pas pour se baigner, mais pour rôder sur la plage, harceler les femmes, prendre clandestinement des photos, voire commettre des actes indécents », explique Issam, un policier en faction dans une tour de guet de la plage. En juin dernier, un Indien surpris en train de « se donner du plaisir en public » a été condamné à un mois de prison et renvoyé dans son pays. Une semaine auparavant, un jeune Jordanien avait été expulsé pour outrage similaire. Entre mi-avril et fin juin, près de 3 500 personnes ont été appréhendées, soupçonnées pour la plupart d’avoir commis des actes de voyeurisme, selon un haut responsable de la police, cité par la presse. L’attitude des autorités suscite des réactions partagées. Une Européenne qui trouve que les Arabes ne sont pas inquiétés proteste : « C’est de la discrimination. La loi doit s’appliquer à tous. » Si certains approuvent la police, d’autres compatissent au sort des Asiatiques et jettent le blâme sur les touristes qui s’exhibent en public. « La plage est un endroit pour jouir du soleil et de la mer et non un lieu de rassemblement de voyeurs pervers », s’insurge dans la presse de langue anglaise Alia, une lectrice. Mais, Nesreen, une autre lectrice, rétorque : « Si vous êtes paranoïaque, vous n’avez pas à vous mettre en bikini. Il y a de nombreuses Émiraties et des Asiatiques qui profitent de la plage en portant la abaya (longue robe noire traditionnelle). Les célibataires ne s’intéressent pas à elles parce qu’il n’y a rien à voir. » « D’ailleurs, ces soi-disant “pervers” n’agressent jamais personne » , ajoute-t-il. Sur la plage, Yasser, un Palestinien à la barbe fournie, critique « ces couples russes et autres Occidentaux qui ne respectent pas notre religion et nos traditions : ils s’embrassent et flirtent en public ». Son compatriote Bakr, plus tolérant, lui rétorque que « leur religion prône le respect des autres ». Mais, ajoute-t-il, « la frustration sexuelle n’est pas un prétexte pour troubler l’ordre public ».
Sur les plages de Dubaï, des émigrés asiatiques forcés au célibat laissent parfois leur regard se poser avec insistance sur des beautés au bikini réduit au minimum, mais la police traque tout ce qui peut ressembler à du voyeurisme.
«Depuis plus de deux ans, je n’ai pas parlé à une femme. De toute ma vie, je n’ai pas vu, d’aussi près, une femme aussi belle, et aussi...