EN LIBRAIRIE Édité chez L’Harmattan, « Thami, une femme libanaise » de Thilda Herbillon-Moubayed Femme en quête d’identité

Docteur en sciences de l’éducation et enseignante à l’Institut catholique de Paris et à l’Université René-Descartes, Thilda Herbillon-Moubayed, née au Liban, est l’auteur de Thami, une femme libanaise, édité chez L’Harmattan. Un livre qui explore l’univers de la femme libanaise. On pourrait s’y retrouver. De prime abord, le sujet de l’ouvrage de Moubayed paraît intéressant. Ayant quitté le Liban durant la guerre, une femme revient au pays pour y retrouver sa mère, sa maison et tous les effluves que peuvent charrier une multitude de souvenirs. Peu à peu, le lecteur réalise que l’héroïne, du nom de Thami, n’est pas seulement confrontée à son passé mais également à tous les démons qui y sont attachés. Thami est une femme à qui on a appris à conduire sa vie et non à se laisser conduire. C’est en rencontrant Louna, fille d’air, éclatante d’excentricité et de fantaisie, qu’elle réalise que sa vie a toujours été pesante. C’est donc un voyage initiatique que la jeune exilée s’accorde au pays du Cèdre. Un périple qui l’emmène loin dans l’exploration de sa vie intérieure. Ce petit ouvrage narre avec une certaine simplicité les blessures d’une vie et d’un pays. On lui reproche cependant un style tellement naturel qu’il rejoint le « parler » simpliste. À vouloir introduire le lecteur dans l’esprit de ces deux femmes dont le dialogue aurait gagné à être puissant et fort (une sorte de combat entre deux visions différentes de la vie), l’auteure s’est laissé aller à un vocabulaire épuré qui s’est vu dénudé, voire vidé de tout son sens. Perdu dans les brouillards d’une paraphrase qui s’étire en longueur, le lecteur arrive difficilement à brosser les portraits de ces deux femmes qui deviennent confus. Il finit par se lasser par un verbiage répétitif après avoir cependant tenté de suivre Thilda Herbillon-Moubayed dans sa quête de l’identité perdue. C. K.