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Actualités - OPINION

Un espoir : des retrouvailles sous l’ombrelle de Bkerké

Les pôles chrétiens du 14 Mars, d’un côté, le général Michel Aoun, de l’autre, soutiennent qu’ils se placent sous l’égide de Bkerké. En bonne logique, l’on peut donc espérer les voir, sinon se réunifier, du moins s’entendre sur un plateau de dénominateurs communs, inspirés des constantes et des recommandations du patriarcat pour combler, ne serait-ce que partiellement, le fossé qui les sépare et qui avait commencé à se creuser quand, se trouvant exilé à Paris, le général marquait à chaque fois sa différence avec la Rencontre de Kornet Chehwane puis avec la Rencontre du Bristol. À cette époque, le général jugeait que les communiqués de Kornet Chehwane étaient trop mous. Car ils se contentaient d’appeler au redéploiement des forces syriennes vers la Békaa et non à leur retrait total. Il en voulait par ailleurs à la Rencontre du Bristol parce qu’elle avait évité d’évoquer l’armement du Hezbollah qu’il condamnait alors sans appel, en proclamant qu’il trouvait « inadmissible qu’il y ait un État au cœur de l’État. Le rôle de la Résistance a pris fin avec la libération. Aujourd’hui, elle constitue un mouvement, et le Hezb doit s’intégrer à l’État. » Il réclamait, dans ce cadre, le déploiement de l’armée au Sud. Parallèlement, le leader du CPL s’affichait comme l’un des fers de lance des Libanais opposés à la prorogation du bail du président Émile Lahoud à Baabda. Il prédisait même que l’intéressé ne terminerait pas son mandat. Aujourd’hui, on le sait, tout cela a changé de fond en comble. Le général Aoun est devenu l’un des principaux défenseurs du maintien de M. Lahoud. Il estime que le Hezbollah a le droit de garder son armement tant qu’Israël occupe une portion du territoire national. Et pour ce qui est de la Syrie, loin de l’accuser comme auparavant d’être derrière les nuisances causées au Liban, il affirme qu’après son retrait, elle n’a plus rien à voir avec ce qui se passe de mal dans ce pays. Il dénonçait jadis la politisation, le parti pris d’une justice qui réveillait sur ordre les dossiers financiers le concernant. Or, le voilà qui demande qu’avant de pointer le doigt en direction de la Syrie, l’on attende les résultats des enquêtes judiciaires. Que l’on fasse donc confiance à la justice pour ce qui est des attentats et des assassinats. Doutes Il semble a priori difficile que les pôles chrétiens du 14 Mars et le général Aoun parviennent à accorder leurs violons. Ainsi, ils ont toujours avancé des interprétations divergentes des manifestes des évêques maronites ou des sermons dominicaux du patriarche Sfeir. Quant à leur ralliement mutuel aux constantes nationales énoncées par Bkerké, il se trouve pour le moins altéré par un différend prononcé sur l’ordre des priorités. Notamment sur le point de savoir ce qui doit passer avant, le cabinet dit d’union nationale ou la présidentielle. Il convient cependant de relever qu’en pratique, Michel Aoun se montre plus éloigné des positions du patriarcat que le camp adverse. On sait en effet qu’il n’a fait aucun cas des protestations du cardinal au sujet d’un sit-in du centre-ville qui cause tant de préjudices à l’économie nationale, tourisme compris. De même pour la mobilisation de la rue, la coupure des routes et les pneus brûlés. Sans parler de la condamnation par Bkerké de l’accaparement, par le Hezbollah de la décision de guerre et de paix, il y a un an. Verdict auquel le général ne souscrit pas. Le contentieux est donc double. Mais il n’en reste pas moins que le chef du CPL se déclare actuellement comme se trouvant sous l’ombrelle de Bkerké. Qu’il en appuie les constantes nationales et qu’il en a signé le pacte d’honneur. Ce qui fait parfaitement écho aux engagements du président Amine Gemayel, qui estime qu’il est grand temps que les protagonistes chrétiens se retrouvent sous la coupole du patriarcat et de ses préceptes nationaux. Tableau de bord Concrètement, les sujets à traiter s’énumèrent comme suit : – La présidentielle en tant que rendez-vous. La nécessité de l’organiser dans les délais légaux, en contrant ceux qui tenteraient de torpiller la séance par défaut de quorum. Donc en prenant l’engagement d’y assister. Car la présence des deux tiers requis relève du sens du devoir national bien compris. – La possibilité d’un accord autour d’un président consensuel. Auquel cas, l’affaire serait négociée avec les autres forces de l’échiquier politique local. S’il s’avère impossible de s’entendre sur un nom déterminé, on peut toujours établir une liste de candidats plausibles parmi lesquels la Chambre des députés ferait son choix. – Préparer, sur le plan chrétien, l’après-présidentielle. C’est-à-dire dresser les grandes lignes d’un plan visant à assurer une forte et bonne représentation au sein du prochain gouvernement. En respectant les quotas de volume avéré de chaque fraction, de chaque bloc. Étant entendu que la participation au cabinet devrait se faire sur base d’une feuille de route, programme gouvernemental préétabli, clair, net et précis pour prévenir tout risque d’implosion de l’Exécutif. – Paver enfin la voie à des législatives anticipées, en base d’une nouvelle loi électorale équilibrée. Émile KHOURY

Les pôles chrétiens du 14 Mars, d’un côté, le général Michel Aoun, de l’autre, soutiennent qu’ils se placent sous l’égide de Bkerké. En bonne logique, l’on peut donc espérer les voir, sinon se réunifier, du moins s’entendre sur un plateau de dénominateurs communs, inspirés des constantes et des recommandations du patriarcat pour combler, ne serait-ce que partiellement,...