CHANSON Au Festival de Ré, « les hommes de l’ombre » dans la lumière

L’île de Ré a accueilli la deuxième édition du Festival de Ré, destiné à mettre la lumière sur les « hommes de l’ombre » de la chanson, ces grandes signatures de la variété française qui ont interprété leurs plus fameux succès à Ars-en-Ré. « Tous les festivals sont organisés autour des chanteurs. Alors, je me suis demandé : qu’est-ce qu’on fait pour les coulisses ? » explique l’organisatrice Élisabeth Ruckstuhl. Cette juriste spécialiste des droits d’auteurs, « dans le métier depuis 20 ans », a donc décidé de célébrer « les faiseurs de tubes et stars ». « En France, personne ne sait ce qu’est un auteur », regrette Jean-Claude Vannier, auteur-compositeur (Brigitte Fontaine) ou arrangeur (Histoire de Melody Nelson, pour Gainsbourg). Pour autant, aucune frustration à voir les interprètes faire chavirer les foules avec des textes ciselés par ces hommes de l’ombre : « Si la lumière c’est les spots télé, je préfère rester dans le noir », poursuit-il malicieusement. « Moi je suis un homme de scène qui n’a pas réussi », explique de son côté François Bernheim, auteur-compositeur-producteur pour Renaud, Véronique Sanson, etc., se réjouissant à l’idée d’interpréter en public ses mélodies. En ouverture de l’édition 2007 de ce festival des auteurs-compositeurs qui s’achève dimanche, une soirée a été dédiée au pape de la chanson fançaise, Pierre Delanoë, décédé en décembre 2006 – « mon papa », selon François Bernheim. Elle a réuni entre autres son ancien complice Claude Lemesle et la chanteuse Nicoletta. Point d’orgue du festival, la soirée « Cabaret des auteurs », lors de laquelle se sont produits neuf auteurs, tels Jean-Marie Moreau (Les valses de Vienne), Michel Pelay (Le Loir-et-Cher), Claude Lemesle (L’été indien) ou encore François Bernheim (Mon mec à moi). Leurs refrains sont dans toutes les têtes, mais leurs noms sont généralement inconnus du grand public.