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Actualités - CHRONOLOGIE

Lucerne accueille la plus belle réunion d’orchestres de l’été

Dans quelle ville de Suisse peut-on croiser chaque été des chefs comme Claudio Abbado et Pierre Boulez, et entendre le gotha mondial des orchestres, de Berlin à Boston ? À Lucerne, dont le festival 2007 s’ouvrira le 10 août pour célébrer l’art symphonique pendant cinq semaines. La manifestation a été fondée en 1938 par le maestro italien Arturo Toscanini qui, après avoir renoncé au Festival de Bayreuth (Allemagne) en raison de l’accession de Hitler au pouvoir, avait aussi dû quitter celui de Salzbourg (Autriche) à la suite de l’Anschluss. Il lui fallait trouver un nouvel endroit pour exercer son art chaque été : ce seront les berges paisibles du lac des Quatre-Cantons, dans le centre de la Suisse, où Toscanini rassemblera des musiciens d’élite pour former un orchestre ad hoc. Cette formation accédera à une renommée internationale à laquelle ses prestigieux chefs invités (Ernest Ansermet, Bruno Walter, Wilhelm Furtwangler, Rafael Kubelik, Herbert von Karajan...) n’auront pas peu contribué. Mise en sommeil en 1993, la phalange a été refondée dix ans plus tard sous l’œil protecteur d’un autre chef italien, Claudio Abbado, dans l’acoustique propice du Centre de la culture et des congrès conçu par l’architecte français Jean Nouvel et inauguré en 1998. Comme Bayreuth, Lucerne confirme qu’un groupe éphémère de mercenaires de la musique, s’il est porté par un projet artistique fort dans un lieu et un temps uniques, peut faire mieux que rivaliser avec les meilleures formations symphoniques permanentes. Ouvrant logiquement la manifestation, l’Orchestre du Festival de Lucerne fêtera en 2007 sa cinquième session annuelle avec quatre concerts – le dernier, le 19 août, sera retransmis en direct par la chaîne franco-allemande Arte –, tous sous la direction d’Abbado. Les luxueux solistes de la formation donneront eux-mêmes quatre concerts. Le 24 août, l’Orchestre de la Radio bavaroise et le Letton Mariss Jansons ouvriront le bal des formations permanentes et de leurs chefs attitrés ou réguliers, qui ne faiblira pas jusqu’à la clôture du festival le 16 septembre : Symphonique de Boston (James Levine), Philharmoniques d’Israël (Zubin Mehta) et Saint-Pétersbourg (Youri Temirkanov), Concertgebouw d’Amsterdam (Bernard Haitink), Gewandhaus de Leipzig (Riccardo Chailly), Symphoniques de San Francisco (Michael Tilson Thomas) et Londres (Colin Davis). Le Philharmonique de Berlin, en compagnie de son chef britannique Simon Rattle, créera le Deuxième concerto pour violon de la Russe Sofia Goubaïdoulina avec, en soliste, l’Allemande Anne-Sophie Mutter. Celui de Vienne se produira sous la baguette de l’Israélien Daniel Barenboïm, qui en outre s’illustrera au piano à ses côtés et conduira le West-Eastern Divan Orchestra, la formation de jeunes pour la paix israélo-arabe qu’il a créée. Le chef britannique Jonathan Nott sera également très présent (Symphonique de Bamberg, Ensemble intercontemporain) en qualité d’« artiste étoile », un honneur qui reviendra aussi au pianiste français Pierre-Laurent Aimard. Le maître français Pierre Boulez, 82 ans, jouera lui les passeurs en assurant la direction artistique de l’Académie du festival, qui créera une œuvre du Hongrois Peter Eötvös, compositeur en résidence. Un autre Hongrois, György Ligeti, décédé en 2006, fera l’objet d’un vaste hommage. Au total, le Festival de Lucerne proposera cet été 68 concerts et récitals à quelque 80 000 spectateurs.

Dans quelle ville de Suisse peut-on croiser chaque été des chefs comme Claudio Abbado et Pierre Boulez, et entendre le gotha mondial des orchestres, de Berlin à Boston ? À Lucerne, dont le festival 2007 s’ouvrira le 10 août pour célébrer l’art symphonique pendant cinq
semaines.
La manifestation a été fondée en 1938 par le maestro italien Arturo Toscanini qui, après...