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EN COULISSES - Un ballet à caractère espagnol qui allait devenir un des plus célèbres morceaux du monde Le « Boléro » de Maurice Ravel

Pourquoi ce compositeur français né en France, de parents d’ascendances savoyarde et basque a-t-il pensé un jour composer ce morceau musical intitulé « Boléro » et qui allait devenir le ballet le plus célèbre et le plus dansé au monde ? Diverses raisons peuvent traverser l’esprit des mélomanes et des inconditionnels de Ravel. Serait-ce parce que les parents du compositeur, Pierre-Joseph et Marie, se sont rencontrés à Aranjuez ? Ou parce que sa mère – qui exerça une très grande influence sur son musicien de fils – avait transmis à celui-ci l’amour du Pays basque, le goût pour la musique et pour les rythmes espagnols ? Ou est-ce encore parce que ce travailleur acharné et curieux, jusqu’au point d’orchestrer les instruments les plus incongrus, explorait sans cesse l’univers musical à la recherche d’un certain inédit sonore ? À la différence de ses contemporains, Ravel osait. Sa musique, parfois choquante, était une véritable palette de couleurs chatoyantes. Créé le 22 novembre 1928, le Boléro allait être une des dernières œuvres écrites par Ravel avant que la maladie ne le condamne au silence. Ayant fait l’objet dès sa création d’une très large diffusion, cette musique de ballet, considérée par son auteur comme une « simple étude d’orchestration », allait devenir, de nos jours, une des œuvres les plus jouées au monde. Mélodie uniforme et répétitive, le Boléro tire ses seuls éléments de variation des effets d’orchestration et d’un crescendo progressif. Travail expérimental... C’est en 1927, lorsque Ravel (dont la réputation avait déjà dépassé les frontières) venait de s’embarquer pour une tournée aux États-Unis et au Canada, que la danseuse russe Ida Rubinstein, amie et mécène du musicien, lui commanda un ballet « à caractère espagnol » qu’elle comptait représenter avec les Ballets russes. Ayant envisagé d’abord d’orchestrer six pièces extraites de la suite pour piano, Iberia, du compositeur espagnol Isaac Albéniz, pour un projet baptisé Fandango, Ravel a dû abandonner le projet parce qu’il apprit que les droits d’Iberia étaient la propriété du disciple d’Albéniz. Il lui est alors venu à l’esprit une idée fort originale : une œuvre expérimentale, quelque chose de jamais osé jusqu’à présent. Ce serait un ballet pour orchestre qui n’utiliserait qu’un thème et un contre-thème inlassablement répétés. Ravel aurait même rapporté à son ami Gustave Samazeuilh : « Je vais essayer de répéter ce thème un bon nombre de fois, sans aucun développement, en graduant de mon mieux mon orchestre. Des fois que ça réussirait comme La Madelon. » Il est des artistes qui voient leur production tout entière occultée par une seule œuvre au point de ne plus associer le nom de l’artiste qu’à ce seul travail. Paradoxalement, celui-ci ne remplit pas le but que lui avait assigné son auteur. Il en est ainsi de Tomaso Albinoni (Adagio en sol mineur) ou de Georges Bizet (Carmen). Lorsque Ravel a commencé à réaliser que son Boléro allait subir le même sort, il ressentit le besoin de préciser ses intentions quant à la signification de son œuvre. « ... Les thèmes de mon “Boléro” sont dans l’ensemble impersonnels, des mélodies populaires de type arabo-espagnol habituel. Et quoiqu’on ait pu prétendre le contraire, l’écriture orchestrale est simple et directe, sans la moindre tentative de virtuosité (...). C’est peut-être en raison de ces singularités que pas un seul compositeur n’aime le “Boléro” et, de leur point de vue, ils ont tout à fait raison. J’ai fait exactement ce que je voulais faire et pour les auditeurs, c’est à prendre ou à laisser. » C’est donc à prendre... passionnément. Colette KHALAF



Pourquoi ce compositeur français né en France, de parents d’ascendances savoyarde et basque a-t-il pensé un jour composer ce morceau musical intitulé « Boléro » et qui allait devenir le ballet le plus célèbre et le plus dansé au monde ?
Diverses raisons peuvent traverser l’esprit des mélomanes et des inconditionnels de Ravel. Serait-ce parce que les parents du...