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Afghanistan - Séoul cherche à convaincre Washington d’intervenir Les tractations se poursuivent sur le sort des 21 otages : les talibans prêts à rencontrer une délégation sud-coréenne

Des émissaires de la Corée du Sud s’apprêtaient hier à de premières négociations face à face avec les talibans sur le sort des 21 otages sud-coréens retenus en Afghanistan depuis deux semaines, alors que Séoul cherchait à convaincre Washington d’intervenir. «Une délégation de diplomates sud-coréens doit rencontrer les talibans pour des pourparlers directs », a déclaré à l’AFP Mirajuddin Pattan, gouverneur de la province de Ghazni (140 km au sud de Kaboul), soulignant que les modalités de cette rencontre, notamment le lieu, faisaient encore l’objet de discussions. « Les Sud-Coréens sont désormais prêts à discuter directement avec nous et notre conseil de direction a nommé une délégation pour négocier avec eux », a confirmé par téléphone à l’AFP Youssouf Ahmadi, porte-parole des rebelles. « Nous avons eu des contacts indirects au téléphone avec certains membres de la délégation sud-coréenne, y compris l’ambassadeur sud-coréen », a-t-il dit. « La délégation sud-coréenne nous a assuré qu’elle avait parlé aux Américains » pour obtenir un échange de prisonniers, a-t-il ajouté, affirmant que les négociations avec le gouvernement afghan avaient échoué « parce que Washington n’a pas permis à Kaboul de libérer des prisonniers ». La délégation sud-coréenne n’avait cependant pas confirmé elle-même hier une telle rencontre avec les talibans. Ces derniers exigent un échange de prisonniers, ce que refuse Kaboul qui réclame comme préalable à la poursuite des négociations la libération sans conditions des 16 femmes du groupe d’otages sud-coréens, dont plusieurs sont malades, d’après les talibans. Depuis le rapt du groupe, deux otages, un pasteur de 42 ans et un enseignant de 29 ans, ont été assassinés par les talibans. Les États-Unis avaient fustigé en mars dernier la libération de l’otage italien Daniele Mastrogiacomo contre cinq prisonniers talibans, craignant que cet échange n’incite les rebelles à multiplier les enlèvements. Le président afghan Hamid Karzai avait alors assuré qu’il n’y aurait plus jamais d’échanges de prisonniers. La Corée du Sud tente de convaincre les États-Unis d’intervenir : huit députés sud-coréens ont annoncé à Séoul leur prochain départ pour Washington. Une rencontre a eu lieu hier à Manille, en marge du forum annuel des pays d’Asie du Sud-Est, entre le secrétaire d’État américain adjoint, John Negroponte, et le chef de la diplomatie sud-coréenne, Song Min-soon. Par ailleurs, les tensions demeuraient fortes dans la province de Ghazni où des tracts avaient été largués mercredi pour annoncer des opérations militaires contre les insurgés et appeler la population civile à se mettre à l’abri. Le ministère afghan de la Défense a assuré que ces opérations prévues de longue date n’avaient pas pour but de libérer les otages. Les talibans ont, de leur côté, averti que les otages seraient tués en cas d’opération. Les Sud-Coréens, membres de l’Église presbytérienne Saem-Mul, pour la plupart âgés entre 20 et 35 ans, ont été enlevés le 19 juillet alors qu’ils circulaient à bord d’un autocar privé sur l’axe Kaboul-Kandahar (Sud), l’un des plus dangereux d’Afghanistan. Il s’agit du plus important groupe d’étrangers enlevé en Afghanistan depuis la chute du régime islamiste des talibans en novembre 2001. Les talibans détiennent par ailleurs un ingénieur allemand de 62 ans, enlevé le 18 juillet dans la province de Wardak (100 km au sud de Kaboul), avec quatre collègues afghans, et réclament aussi la libération de plusieurs des leurs en échange. Un autre ingénieur allemand enlevé avec ce groupe, et dont le corps avait été retrouvé le 22 juillet, a été bel et bien été tué par balles, après avoir été victime d’un malaise peu après son enlèvement, a confirmé Berlin après une autopsie. Les talibans avaient assuré l’avoir tué. À ce sujet, le ministre à la chancellerie allemande, Thomas de Maizière, a réaffirmé hier que l’Allemagne ne cédera pas aux revendications des ravisseurs, car « le gouvernement ne cède pas au chantage ».
Des émissaires de la Corée du Sud s’apprêtaient hier à de premières négociations face à face avec les talibans sur le sort des 21 otages sud-coréens retenus en Afghanistan depuis deux semaines, alors que Séoul cherchait à convaincre Washington d’intervenir.
«Une délégation de diplomates sud-coréens doit rencontrer les talibans pour des pourparlers directs », a...