Rechercher
Rechercher

Actualités

Marchés Le pétrole bat un record historique à New York, après la baisse des stocks de brut

Le prix du pétrole est monté hier jusqu’à 78,77 dollars le baril à New York, un nouveau record historique, après la baisse surprise des stocks de brut américains, sur un marché dominé depuis un mois par des spéculateurs comptant profiter de prix record. Depuis la mi-juin, les prix du pétrole se sont appréciés de plus de douze dollars à New York, soit à peine moins de 20 %. Les cours ont bondi subitement hier après l’annonce par le département américain à l’Énergie d’un déclin six fois plus important que prévu des stocks de brut, qui ont reculé de 6,5 millions de barils la semaine achevée le 27 juillet. Les réserves d’essence ont, pour leur part, progressé de 600 000 barils. « La chute des stocks de brut a été énorme, bien supérieure à ce qui était prévu. Le taux d’utilisation des raffineries a progressé (de 91,7 à 93,6 % en une semaine, ndlr), mais cela ne s’est pas traduit par une hausse significative des stocks d’essence », a commenté Amanda Kuzendoefer, analyste chez Summit Energy. Le marché s’inquiète depuis plusieurs semaines de l’équilibre, qu’il juge précaire, entre la demande et l’offre mondiale de pétrole. « L’atmosphère haussière qui domine le marché se nourrit de l’idée largement répandue que l’équilibre mondial de l’offre et la demande va se resserrer encore avant la fin de l’année », ont commenté les analystes de Barclays Capital. « La croissance poussive de l’offre hors OPEP, qui se combine à la volonté, de la part de l’OPEP, de défendre des prix (élevés), suscite des inquiétudes sur l’offre disponible dans l’avenir », ont-ils ajouté. L’Agence internationale de l’énergie (AIE), qui défend les intérêts des pays consommateurs de l’OCDE, prévoit en effet que la croissance mondiale de la demande, qui avait ralenti en 2006, année des records, rebondira en 2007 et en 2008, malgré des prix élevés. Le directeur de l’AIE, Claude Mandil, a d’ailleurs immédiatement appelé hier l’OPEP à réagir, après le nouveau record. De son côté, le cartel n’a à ce jour pas clairement exprimé l’intention d’augmenter ses niveaux de production lors de sa prochaine réunion en septembre. Cependant, selon Olivier Jakob, du cabinet spécialisé Petromatrix, les fondamentaux du marché ne justifient pas les prix atteints en ce moment. De son point de vue, c’est en premier lieu la spéculation qui explique la flambée des cours à New York. L’autorité américaine de régulation des marchés des matières premières (CFTC) avait signalé mi-juillet un niveau record de positions longues sur le marché, symptôme d’un marché pariant sur une progression continue des cours. L’OPEP, considérant que le marché est correctement approvisionné en pétrole brut, martèle aussi depuis plusieurs semaines que ce sont les fonds d’investissements qui ont fait flamber les prix. Des facteurs géopolitiques, comme l’instabilité au Nigeria et les tensions sur le programme nucléaire iranien, ont également contribué à soutenir les prix au cours des derniers mois. « Les prix pourraient grimper plus haut en cas de regain de tensions géopolitiques, comme ce fut le cas l’an dernier avec la crise au Liban, ou de problèmes de production chez un producteur majeur », a averti Harry Tchilinguirian, analyste chez BNP Paribas. Enfin, la saison des ouragans, qui entre dans sa phase la plus active, ajoute une inquiétude supplémentaire, en menaçant les installations pétrolières du golfe du Mexique.

Le prix du pétrole est monté hier jusqu’à 78,77 dollars le baril à New York, un nouveau record historique, après la baisse surprise des stocks de brut américains, sur un marché dominé depuis un mois par des spéculateurs comptant profiter de prix record. Depuis la mi-juin, les prix du pétrole se sont appréciés de plus de douze dollars à New York, soit à peine moins de...