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Le cinéaste de l’âme s’est éteint « calmement et doucement » à 89 ans Mort d’Ingmar Bergman, un des derniers géants du grand écran

Le cinéaste suédois Ingmar Bergman, un des derniers géants du cinéma mondial, est mort hier à l’âge de 89 ans dans sa maison sur l’île suédoise de Faar (Gotland) où il a tourné plusieurs de ses chefs-d’œuvre. Sa mort est survenue « calmement et doucement », a annoncé hier sa fille Eva Bergman à l’agence de presse suédoise TT. Né le 14 juillet 1918 à Uppsala, au nord de Stockholm, Ingmar Bergman a réalisé au fil de sa longue carrière plus de quarante films, dont Cris et chuchotements (1972), Scènes de la vie conjugale (1974), Sonate d’automne (1978) ou encore son œuvre-testament Fanny et Alexandre (1982). Depuis quelques années, de santé déclinante, il vivait seul et retiré du monde, autant que possible dans son île de Faar (l’île aux moutons), inconsolable de la mort de sa dernière femme Ingrid von Rosen, en 1995. « Faar était mon amour secret », écrit-il dans son autobiographie Laterna magica, en parlant du coup de foudre qu’il eut dans les années 60 pour cette île plate où ciel et mer se mêlent. Il y fit construire la maison où il est mort, un studio où il tourna notamment Comme dans un miroir et Le silence. Outre son œuvre cinématographique, Bergman aura été toute sa vie un homme de théâtre et a monté de nombreuses pièces, notamment celles de son idole de jeunesse, August Strindberg. Sa carrière a d’ailleurs débuté par le théâtre dans les années 40 avec un stage de mise en scène à l’Opéra de Stockholm. Puis il sera engagé en 1960 comme metteur en scène du prestigieux Dramaten, le théâtre royal d’art dramatique. En 1945, il décide que le seul moyen moderne de s’exprimer est le cinéma : « Faire des films est pour moi un instinct, un besoin comme celui de manger, de boire ou d’aimer », déclare-t-il. Sa carrière cinématographique couvrira toute la seconde moitié du XXe siècle, contemporain notamment de Federico Fellini, Luis Bunuel ou Akira Kurosawa. Grand cinéphile, il aimait le cinéma américain des années 40 et aussi les films français des années 30 et 40. Son œuvre a marqué plusieurs générations de cinéphiles et de cinéastes. L’américain Woody Allen lui voue un véritable culte. En 1955, Bergman connaît son premier succès international avec Sourires d’une nuit d’été, une comédie grinçante. À partir de la fin des années 50, ses films deviendront de plus en plus noirs sur des couples en crise, des êtres déchirés par un Dieu absent. Fils de pasteur, deuxième d’une famille de trois enfants, Bergman a reçu une éducation stricte et austère dont il n’aura de cesse de se libérer. Son enfance, qu’il a décrite comme « douloureuse et compliquée », l’a profondément marqué et a laissé des traces dans toute son œuvre qui tourne presque toujours sur les moments de crise, résolue ou non, sur l’âme et ses tourments, sur le tragique de la condition humaine. Cinéaste des femmes, il donnera leurs plus beaux rôles à des actrices comme Maj Britt Nilsson, Harriett Andersson, Eva Dahlbeck, Ulla Jacobsson et Liv Ullmann. Il aura des aventures amoureuses avec plusieurs de ses actrices et il se mariera 5 fois et aura 9 enfants en reconnaissant qu’il n’avait pas la fibre très paternelle. Longtemps boudé en Suède et même selon lui persécuté dans les années 70 pour une ténébreuse affaire d’évasion fiscale, ce n’est que récemment qu’il a été reconnu comme un grand maître du cinéma chez lui. Aujourd’hui Bergman est mort adulé dans son pays. Devant la cinémathèque de Stockholm, les drapeaux ont été mis en berne. Les radios et télévisions ont bousculé leurs programmes pour lui rendre hommage. « Ingmar Bergman faisait partie des grands dramaturges de ce monde – pour beaucoup de gens, il était le plus grand de tous », a affirmé le Premier ministre suédois Fredrik Reinfeldt dans un communiqué. « Je crois que nous n’avons pas bien réalisé à quel point il était apprécié à l’étranger », a estimé Marie Nyrerd, auteur d’un documentaire sur le cinéaste. Pour l’agence TT, le cinéma et le théâtre suédois ont perdu leur « étoile la plus brillante de tous les temps ».
Le cinéaste suédois Ingmar Bergman, un des derniers géants du cinéma mondial, est mort hier à l’âge de 89 ans dans sa maison sur l’île suédoise de Faar (Gotland) où il a tourné plusieurs de ses chefs-d’œuvre. Sa mort est survenue « calmement et doucement », a annoncé hier sa fille Eva Bergman à l’agence de presse suédoise TT.
Né le 14 juillet 1918 à...