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Pour un partenariat équilibré avec les USA

Dernièrement, la secrétaire d’État américaine, Condoleeza Rice, a conseillé à l’Inde de lâcher le NAM (Mouvement des pays non alignés dont l’ancien Premier ministre Nehru avait été l’un des fondateurs) et de s’allier avec les États-Unis dans l’objectif de répandre la démocratie dans la région. Conseil mal perçu par l’Inde et officiellement rejeté par le ministère des Affaires étrangères qui a répondu par son attachement au NAM. Car l’Inde refuse d’être traitée par les États-Unis comme un subordonné et envisage plutôt un partenariat d’égal à égal avec la grande puissance américaine. « Dans un partenariat, il y a deux acteurs et l’équilibre est indispensable », précise à ce propos le directeur général du Conseil indien pour les affaires mondiales, Talmiz Ahmad, un diplomate récemment nommé ambassadeur aux Émirats arabes unis. Il faut comprendre dans ce refus, que l’Inde partage des frontières de 4 500 km avec la Chine et de 2 500 km avec le Pakistan, et qu’elle entend maintenir des relations pacifiques avec ses voisins, proches ou éloignés. Par voisins éloignés, elle entend notamment l’Iran, avec lequel elle a élaboré le projet de construction d’un pipeline pour le transport du gaz, projet qui inclut également le Pakistan. « Mais les États-Unis ont intervenu dans ce projet et leur intervention a été mal acceptée par l’Inde », explique Talmiz Ahmad. M. Ahmad va plus loin dans sa critique de la politique étrangère des États-Unis, prônant « le dialogue » plutôt que « la confrontation américaine avec l’Iran qui ne sert ni les États-Unis ni l’ensemble de la région ». Le problème est que « la politique étrangère américaine est basée sur les besoins de son industrie domestique », ajoute-t-il encore, déplorant la détérioration des relations entre les États-Unis et l’Iran. Certes « les relations entre l’Inde et les États-Unis font l’objet d’un important débat en Inde, et sont source de divisions au sein même des institutions », observe encore Talmiz Ahmad. Ce débat concerne même la place que l’Inde doit occuper dans les affaires régionales et notamment dans le conflit du Moyen-Orient. Le directeur général du Conseil, qui est placé sous la tutelle du gouvernement indien, affirme ainsi que « l’Inde condamne la violence d’Israël à l’égard des Palestiniens et des Libanais, et soutient le processus de paix et notamment le plan arabe ». Il dénonce, à ce propos, « la tentative américaine d’hégémonie dans cette partie du monde » et plus spécifiquement en Irak (contrée par certaines alliances), de même que « l’unilatéralisme américano-israélien qui empêche quiconque d’intervenir dans le conflit israélo-palestinien ». « Il n’existe aucune volonté d’Israël de revoir ses plans », regrette-t-il, estimant que « par la violence, Israël a divisé les Palestiniens, ne permettant aucun progrès au niveau de la paix ». M. Ahmad va même jusqu’à conférer « une certaine légitimité à l’islamisme », ajoutant qu’il est « difficile d’être optimiste, alors que l’instabilité règne de la Palestine à l’Afghanistan ». Dans leur recherche d’un partenariat stratégique avec l’Inde, les États-Unis tentent d’allécher le géant asiatique par des promesses de contribuer à son programme nucléaire et de lui fournir matériel et technologie. D’autant que l’Inde, puissance nucléaire déclarée depuis 1998, refuse toujours de ratifier le traité de non-prolifération nucléaire (TNP) et ne peut ainsi accéder au nucléaire civil. Confrontée à un énorme défi énergétique si elle veut maintenir sa croissance de 9,4 %, l’Inde, encore totalement dépendante du pétrole, a-t-elle d’autre choix que de se tourner vers les États-Unis, son premier partenaire commercial, pour développer son nucléaire civil et dépendre moins de l’énergie traditionnelle ? L’accord de coopération dans le nucléaire civil annoncé vendredi dernier par la secrétaire d’Etat américaine Condoleeza Rice entre les deux pays et qualifié par elle « d’étape historique » semble sceller un partenariat plus étroit entre les deux géants. « Un progrès vers l’accord nucléaire déjà annoncé en juillet 2005 », a encore estimé Mme Rice.
Dernièrement, la secrétaire d’État américaine, Condoleeza Rice, a conseillé à l’Inde de lâcher le NAM (Mouvement des pays non alignés dont l’ancien Premier ministre Nehru avait été l’un des fondateurs) et de s’allier avec les États-Unis dans l’objectif de répandre la démocratie dans la région. Conseil mal perçu par l’Inde et officiellement rejeté par le...