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Une coopération à développer avec le Liban

Développer la coopération Sud-Sud, et renforcer les échanges avec son voisinage éloigné, autrement dit l’Asie de l’Ouest, les pays arabes et les pays du Maghreb : tel est l’un des objectifs de l’Inde dont les relations avec les pays arabes remontent à plusieurs millénaires et revêtent une importance économique, politique et stratégique. Alors que le commerce indo-arabe s’élève à 25 milliards de dollars et que les échanges commerciaux entre l’Inde et les trois pays du Maghreb (Maroc, Algérie, Tunisie) atteignent chaque année 3 milliards de dollars, les échanges commerciaux avec le Liban ont à peine dépassé 159 millions de dollars en 2005, année durant laquelle les échanges ont été les plus importants entre l’Inde et le Liban. Ces échanges ont chuté à 130 millions de dollars en 2006 compte tenu de la guerre de juillet et de ses conséquences. Les importations par le Liban de produits indiens, qui se sont élevées à 139,3 millions de dollars en 2005, sont essentiellement constituées de diamants, de dérivés pétroliers, de tissus en soie ou en coton, de viande bovine congelée, de noix de coco, de noix de cajou, mais aussi de thé. Quant aux exportations du Liban vers l’Inde, elles se sont limitées à 20,3 millions de dollars en 2005, alors qu’elles avaient atteint 27,2 millions de dollars en 2004. Elles sont essentiellement constituées de déchets de fer, de cuivre, d’aluminium et de métaux, de peaux de bovins, ainsi que de produits chimiques comme l’acide phosphorique. Ce petit pays a pourtant un important potentiel commercial, estime-t-on aux Affaires étrangères indiennes, où l’on met en relief la nécessité de promouvoir la complémentarité d’intérêts entre l’Inde et le Liban, une fois que le Liban pourra se concentrer sur son développement. Certes, les relations entre l’Inde et le Liban ne se limitent pas aux échanges commerciaux. Près de 10 000 Indiens travaillent au Liban. Chiffre qui peut paraître dérisoire face à la communauté de travailleurs indiens installés dans les pays arabes et dont le nombre est estimé à près de 5 millions de personnes. L’Inde participe aussi et depuis 1998 à la Finul déployée au Liban-Sud, avec 730 soldats. À l’issue de la guerre de 2006, elle a renforcé sa présence au sein de la force de maintien de la paix, portant à 850 le nombre total de soldats indiens. Le contingent indien qui opère actuellement au sein de la Finul appartient au 15e bataillon Punjab. « Cette contribution est le signe du soutien de l’Inde à la résolution 1701 et au maintien de la paix », indique-t-on au ministère indien des Affaires étrangères. « Une contribution dont l’Inde tire fierté », ajoute-t-on encore. Certes, l’action du contingent indien de la Finul ne se limite pas au maintien de la paix, mais elle se traduit aussi par des services à la population du Sud, notamment la mise en place de centres de soins vétérinaires et de dispensaires. En avril dernier, le bataillon indien a mis en place une clinique orthopédique baptisée « Jaïpur foot camp », qui a offert des prothèses à 123 victimes de mines. Cette clinique devrait poursuivre son action en août. Dans la plus pure tradition indienne, les soldats du contingent indien de la Finul donnent également des cours de yoga à la population du Sud. En 2005, le ministre indien des Affaires étrangères avait effectué une visite au Liban, dans l’objectif de renforcer les relations bilatérales. Privilégiant le transfert de technologie et de savoir-faire, l’Inde pourrait ainsi, à titre d’exemple, partager avec le Liban et les pays en développement son expérience dans la capacitation, l’éducation et la technologie. Le développement des échanges touristiques entre les deux pays pourrait, certes, constituer un tremplin permettant de relever le défi. D’autant que l’Inde, qui pratique désormais la politique de ciel ouvert, envisage de développer cette politique pour encourager aussi bien l’expansion du tourisme arabe en Inde que celle du tourisme indien vers les pays arabes. Et ce, pour répondre aux besoins d’une importante classe moyenne indienne, désormais friande de voyages touristiques vers l’étranger.
Développer la coopération Sud-Sud, et renforcer les échanges avec son voisinage éloigné, autrement dit l’Asie de l’Ouest, les pays arabes et les pays du Maghreb : tel est l’un des objectifs de l’Inde dont les relations avec les pays arabes remontent à plusieurs millénaires et revêtent une importance économique, politique et stratégique. Alors que le commerce...