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Plus de 80 000 voitures et plus de 6 millions d’appareils téléphoniques vendus chaque mois Des défis de taille à relever pour poursuivre une fulgurante ascension

« Le tiers des pauvres du monde vivent en Inde. Mais l’Inde n’est pas un pays pauvre. » Ce constat est le leitmotiv qui pousse ce géant asiatique à se concentrer sur sa croissance économique et à tenter de régler les problèmes endémiques qui risquent de freiner cette croissance. Faire profiter les classes défavorisées et les régions rurales du développement, améliorer le système de santé, réduire l’analphabétisme et créer de nouvelles capacités, améliorer aussi l’infrastructure routière et portuaire, ne sont que quelques-uns des défis auxquels l’Inde doit faire face aujourd’hui pour atteindre son objectif d’émerger comme superpuissance économique. Alors que la nouvelle classe moyenne indienne qui a émergé est estimée à 300 millions de personnes, l’Inde assiste chaque année à l’élargissement de cette classe moyenne de 30 à 35 millions de personnes. Quant à la classe défavorisée, elle tend à diminuer, même si la pauvreté en Inde touche encore plus de 400 millions d’habitants et qu’un grand nombre d’enfants travaillent illégalement dans des conditions très difficiles. Chaque mois, plus de 6 millions d’appareils téléphoniques et plus de 80 000 voitures sont vendus. Durant les trois dernières années, 11 millions d’emplois ont été créés chaque année dans les deux secteurs de l’entreprise privée et des services. D’ailleurs, 95 % de l’emploi est privé et 45 % du produit intérieur brut (PIB) vient du secteur des services. Et puis en 2006, l’Inde a affiché un PNB de 3 000 milliards de dollars. La balance commerciale de l’Inde demeure toutefois déficitaire, avec 173 milliards de dollars d’importations et 125 milliards de dollars d’exportations. Mais depuis 5 ans, l’exportation poursuit une ascension régulière de 20 % par année, malgré les problèmes liés à l’insuffisance de l’infrastructure routière et portuaire. À la conquête de l’espace Parmi les grandes pointures qui ont contribué au développement de l’économie et de l’industrie indienne, les entreprises Tata, première industrie automobile du pays, devenues l’un des plus grands conglomérats indiens. À lui seul, l’un des membres de ce géant, Tata consultancy services, compte plus de 98 000 consultants en technologie de l’information répartis à travers 47 pays (dont moins de 10 % d’étrangers). Son chiffre d’affaires s’élève, pour la dernière année fiscale (qui se termine fin mars 2007), à 4,3 milliards de dollars. Le créateur des entreprises Tata était également un grand patriote. C’est lui qui a fait construire à Mumbai, à l’époque de la présence britannique, le premier hôtel de luxe dont l’accès était autorisé aux Indiens, hôtel qui porte d’ailleurs son nom. Le vieil hôtel Tata est aujourd’hui non seulement un imposant monument historique, mais il est aussi un symbole de fierté pour la nation. L’Inde tire également fierté de son industrie aéronautique, placée sous la tutelle du ministère de la Défense, sous l’enseigne HAL (Hindustan aeronautics limited) et dont le siège central se trouve à Bangalore, capitale technologique de l’Inde. Avions de combat Jaguar ou Sukhoi, hélicoptères Lancer ou Cheetah, jets IJT, mais aussi moteurs, bases de lancement de satellites, portes d’avions et pièces de rechanges notamment sont fabriqués sur les différents sites des entreprises HAL. Plusieurs types d’appareils sont fabriqués sous licence pour des pays étrangers dont la Russie, permettant ainsi le transfert de technologie. De même, les entreprises HAL fabriquent les portes des Airbus 310 et 320 ainsi que des moteurs Rolls-Royce. Compétitivité et technologie avancée ont permis à l’entreprise qui emploie 30 000 personnes à travers l’Inde, de se positionner à l’échelle internationale. De son côté, le programme spatial indien, baptisé Indian space research organisation (ISRO), met la science et la technologie de l’espace au service du développement de l’Inde. Placé sous la tutelle du Premier ministre qui est également ministre de l’Espace, et géré par une commission, ce programme effectue des lancements de deux types de satellites, d’une part les satellites Insat pour la télécommunication, la diffusion télévisée et les services météorologiques, et d’autre part les satellites IRS qui opèrent dans un objectif d’éducation scolaire et universitaire à distance, la télé-éducation et la télémédecine. En 2008, ISRO envisage d’envoyer un satellite sur la Lune, dans l’objectif d’y détecter la présence de minéraux. Ce programme sera mené en coopération notamment avec la Nasa, l’Agence européenne spatiale et la Bulgarie. Besoin de compétences nouvelles Parallèlement, les industries biopharmaceutiques Biocon, également basées à Bangalore, se positionnent comme la première compagnie biotechnologique du pays. Très compétitive sur le marché international, Biocon développe trois secteurs d’activités, la recherche, le développement clinique et la commercialisation des produits. Leurs centres d’intérêts reposent principalement sur deux domaines de santé, la cardiologie et le diabète d’un côté et l’oncologie de l’autre. Et ce, car l’Inde a la plus grande population de diabétiques au monde, alors que les chiffres tendent à augmenter. De plus, les Indiens étant de grands consommateurs de tabac, les cancers de la tête et du cou sont la seconde cause de mortalité en Inde, d’où la concentration des efforts sur la recherche en immunothérapie. Mais le fulgurant développement industriel et économique se heurte parfois au manque de compétences. Car les mentalités indiennes, encore très ancrées dans la tradition, tardent à évoluer, plus précisément à l’égard des femmes. De même que tarde à voir le jour la réforme de l’éducation visant à assouplir un système trop rigide. L’existence d’universités privées ou publiques de réputation internationale, comme l’Indian Institute of Management Bangalore ou l’Indian Institute of Science Bangalore, qui offrent des spécialisations post-universitaires d’excellence, permet, certes, aux étudiants de trouver rapidement un emploi à d’excellentes conditions aussi bien sur le marché local qu’à l’étranger. Mais l’Inde a encore cruellement besoin de compétences nouvelles, notamment dans les domaines des transports, de l’expertise informatique, de la programmation de logiciels, alors que paradoxalement, le chômage sévit dans ces professions, faute de qualifications. L’Inde, qui poursuit sa fulgurante ascension dans l’industrie de la haute technologie et qui est aujourd’hui considérée comme un géant des technologies de l’information (IT), a su profiter de la mondialisation. Saura-t-elle relever les défis qu’elle s’est fixés ?
« Le tiers des pauvres du monde vivent en Inde. Mais l’Inde n’est pas un pays pauvre. » Ce constat est le leitmotiv qui pousse ce géant asiatique à se concentrer sur sa croissance économique et à tenter de régler les problèmes endémiques qui risquent de freiner cette croissance. Faire profiter les classes défavorisées et les régions rurales du développement,...