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Actualités - REPORTAGE

LA VIE EN VERT À moins de 60 kilomètres de Beyrouth, Écovillage tente une expérience écologique unique

Il faut d’abord emprunter une route accidentée et rocailleuse pour mériter l’Écovillage, une ferme biologique installée depuis l’été 2005 dans le Chouf. Le village apparaît au détour d’un virage, accroché aux flancs de la vallée de Dmit : une dizaine de maisonnettes, des cabanes perchées dans les arbres et une longue tonnelle de feuilles de palmiers abritant de grandes tables en bois forment le cœur de ce village écolo inédit au Liban. Le projet est né en 2004 dans la tête de Karim Khateb, un jeune Beyrouthin de 30 ans qui, ayant d’abord fait des études de commerce, a été rattrapé par son amour de la nature. Au départ, il a ouvert un resto bio avec sa famille dans la capitale, puis l’envie lui est venue de créer une ferme bio et un village entièrement écologique. Lequel a la particularité « d’être totalement autosuffisant » : l’eau de la ferme provient de la rivière et l’eau potable de la source qui coule en amont. Quant aux bungalows, ils sont entièrement construits en bois de la région ou en un mélange de bambous et de terre séchée. L’électricité provient d’un générateur activé 4 heures par jour, mais afin d’être totalement autonome, Karim souhaite construire une centrale hydroélectrique qui alimenterait tout le village et pour laquelle il recherche encore l’aide d’ONG. Enfin, la ferme bio, située à quelques dizaines de mètres du village, alimente les habitants en légumes de saison. La cuisine – exclusivement végétarienne – servie à déjeuner ou à dîner dans de jolies poteries en terre cuite est en grande partie préparée avec les produits de la ferme. Backpackers et écoliers « Nous n’avons pas de clients, mais des visiteurs », précise Karim pour qui la mission de l’Écovillage est avant tout éducative. Son souhait est « d’avoir toutes les écoles du pays ». Des dizaines de classes ont déjà réalisé les parcours de découverte écolo et la chasse au trésor que la ferme propose. Pendant la chasse, les élèves se livrent à un jeu de piste dans lequel les indices sont des noms de plantes et d’herbes. Le vainqueur gagne un arbre qu’il plante dans l’Écovillage et tous repartent les bras pleins de plantes et d’herbes. Enfin, Écovillage est l’unique membre au Liban de Willing Worker on Organic Farm (WWOOF), un réseau mondial de fermes biologiques fonctionnant sur la base du volontariat. En tant que tel, il accueille de jeunes volontaires du monde entier en échange de leur labeur, à la ferme ou dans le village. Originalité de cette ferme bio libanaise : le travail fourni par les volontaires peut être très varié, allant de la culture des légumes à la photographie, en passant par l’écriture d’articles ou l’organisation d’événements culturels (expositions, concerts, etc). Écovillage est bien sûr un havre de paix, une retraite loin des agitations de la ville, mais au-delà, c’est un excellent outil pédagogique dédié à l’apprentissage par les jeunes de la fragilité et du nécessaire respect de la nature au Liban. C’est finalement tout une vie en vert qui se réinvente. Pour plus d’infos : ecoecovillage.com Camille AUBRET

Il faut d’abord emprunter une route accidentée et rocailleuse pour mériter l’Écovillage, une ferme biologique installée depuis l’été 2005 dans le Chouf. Le village apparaît au détour d’un virage, accroché aux flancs de la vallée de Dmit : une dizaine de maisonnettes, des cabanes perchées dans les arbres et une longue tonnelle de feuilles de palmiers abritant de grandes tables...