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Actualités - CHRONOLOGIE

7e ART - Grand prix du Festival du court-métrage méditerranéen à Tanger Philippe Skaff, pour l’amour de l’image

Le cinéma libanais était à l’honneur lors de la cinquième édition du Festival du court-métrage méditerranéen de Tanger. C’est en effet «La leçon numéro cinq», film du publicitaire Philippe Skaff, qui s’est vu attribué le grand prix. Une œuvre tournée dans la plus ancienne ville de l’écriture, Jbeil. Allégorique et douce-amère. C’est La leçon numéro cinq, signé Philippe Skaff, qui a séduit le jury par sa réalisation et son scénario bien ficelé alors que dix-sept pays méditerranéens et quarante-deux courts-métrages étaient en compétition lors de cette cinquième édition qui s’est déroulée à Tanger. À la manière de l’homme de la Mancha, le publicitaire rêveur de Grey Global Group (qui s’est battu durant des années, souvent contre des moulins à vent, pour imposer un style particulier, cynique certes, mais tellement créatif) s’est armé cette fois d’une caméra pour les besoins d’un film cinématographique. « Une idée qui me ronge depuis des années et qui s’est enfin concrétisée », avoue-t-il. Ne s’inspirant d’aucun courant et refusant toute étiquette, le publicitaire qui s’est improvisé cinéaste confie avoir suivi son instinct dans la ville de Byblos, porteuse de tant d’histoires. Passé et futur Dans cette ancienne cité de la Phénicie, un professeur d’anglais un peu excentrique, interprété par Antoine Kerbage, aide un groupe de vieillards, désireux d’émigrer, à obtenir leur carte verte. À travers les inquiétudes d’une petite communauté chrétienne déterminée à fuir la violence du Moyen-Orient, Skaff dépeint, à sa manière, le choc des civilisations et le conflit sans fin entre passé et futur, d’une part, et théologie et technologie, de l’autre. « Je n’ai pas voulu réaliser un film politique, mais plutôt rendre hommage à cet Est (l’Orient) que j’adore, qui se laisse phagocyter par la haine. » Un hommage est également rendu à la femme qui n’a plus droit à la parole dans ce coin de la planète, alors qu’elle peut s’enorgueillir d’avoir pour ancêtres des figures et non des moindres comme Petra, Zanubia, Alissar, Nefertiti et Cléopâtre. Pour cet Orient qui a inventé le premier vaisseau de la mer et qui se laissera un jour emporter par la vague des vaisseaux spatiaux, Philippe Skaff, qui ne craint pas les mots, lance son cri d’alarme. « Il n’y aura pas de guerre, mais de nouveaux départs, de nouveaux voyages. N’espère pas d’autres terres. Il n’y a pas de navires pour toi, ni de chemin, car tu as gaspillé ta vie ici, dans ce petit coin... Et tu l’as détruite à travers le monde entier. » Ces mots chargés de poésie mais aussi d’amertume sonnent comme une prophétie bien réelle dans cette œuvre dont on aimerait bien en tirer une leçon. Pour sa part, encouragé par le succès de son premier film, Philippe Skaff s’est à nouveau lancé dans un autre projet qui portera sur les déchirures de cette partie du monde. Un sujet qui ne manquera pas, encore une fois, de faire des vagues. Colette KHALAF
Le cinéma libanais était à l’honneur lors de la cinquième édition du Festival du court-métrage méditerranéen de Tanger. C’est en effet «La leçon numéro cinq», film du publicitaire Philippe Skaff, qui s’est vu attribué le grand prix. Une œuvre tournée dans la plus ancienne ville de l’écriture, Jbeil. Allégorique et douce-amère.
C’est La leçon numéro cinq,...