Les lecteurs ont voix au chapitre

Feux de joie La veille de la Saint-Élie, le ciel s’est illuminé d’immenses feux d’artifice pour vénérer ce grand saint. Quelle joie fêtons-nous, messieurs ? Celle des mères, des épouses et femmes qui pleurent leurs fils disparus au combat, celle de ces soldats de paix et de courage qui payent de leur vie et de leur jeunesse le prix de notre liberté, ou encore celle de voir notre pays agoniser, notre avenir enterré et nos lendemains si incertains ? Il n’y a plus de décence face à la douleur de ces mères, au courage de ces soldats, à ce pays qui agonise. Les temps ne sont pas à la liesse et à la joie. Les temps sont au recueillement, au respect et à la dignité. En espérant que les chrétiens célébreront dans le silence et la prière les fêtes de la Vierge et de la Croix, qu’ils empêcheront leurs enfants de se livrer à nouveau à de telles manifestations « de joie ». Et à ceux qui diront : « Nous voulons vivre enfin », je répondrais : « Les soldats aussi auraient aimé vivre heureux et libres parmi les leurs. » Antoine SFEIR La chance de survivre Il est écœurant de voir notre pays (qui essaie de se relever) se dégrader de jour en jour, plongeant notre avenir (et surtout celui de nos enfants) dans l’inconnu. Avec des partis (représentant les différentes communautés) qui souvent s’affrontent verbalement, aucune lueur d’espoir ne pointe à l’horizon. L’unique recours est représenté par un dialogue franc entre tous afin de parvenir, à tout le moins, à un semblant d’entente nationale. Le Liban est à la dérive. Sauvons-le avant que l’irréparable ne se produise ! Face à une crise politico-économique d’une gravité exceptionnelle, la patience des Libanais est à bout. Sommes-nous livrés au gré des caprices et des prises de position irresponsables de certains qui boycottent toute solution basée sur une rencontre intercommunautaire ? Il est temps que nos dirigeants s’engagent sérieusement à aboutir à une entente. C’est là le cri d’alarme d’un peuple qui attend une réponse définitive à ses maux quotidiens. Messieurs nos représentants, donnez-nous enfin la chance de survivre ! Hilda DADOURIAN