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Actualités - ANALYSE

Finance FFA change de statut et opère désormais en tant que banque privée

Depuis le 12 juillet, FFA (Financial Funds Advisors International) opère à Beyrouth et à Dubaï officiellement en tant que banque privée, la première libanaise non affiliée à une banque commerciale. Les activités de l’institution financière, fondée en 1994, étant progressivement passées de celles d’une société de courtage à celles d’une banque d’affaires et privée, FFA a postulé puis obtenu la licence de banque spécialisée de la BDL. Cette licence octroie des avantages au niveau des réserves obligatoires ou des impôts, mais interdit par ailleurs un certain nombre d’activités, comme les crédits à court terme. FFA Private Bank continuera à proposer des services spécialisés et des conseils en investissements à ces clients institutionnels et privés dans les domaines de la gestion de fortune, des marchés des capitaux, de gestion d’actifs et de l’immobilier, ainsi que des conseils et des services de haut bilan aux entreprises (fusions, acquisitions, restructurations, levée de capitaux en fonds propres ou en dettes…), et enfin de courtage en ligne. Mais « ce changement de statut nous permet désormais de participer aux financements et non simplement de les arranger », explique le PDG de la société, Jean Riachi. Pour obtenir la licence, FFA a augmenté son capital à 38 milliards de livres libanaises (près de 25 millions de dollars), le minimum requis par la BDL étant de 30 milliards. Des hommes d’affaires, notamment du Golfe, ont ainsi rejoint le conseil d’administration de la société, portant le nombre d’actionnaires à plus d’une vingtaine. Cette décision s’inscrit dans la stratégie de régionalisation de la nouvelle banque. « Nous avons été la première banque libanaise à avoir une filiale au Centre financier international de Dubaï (DIFC), qui a pour vocation de couvrir la région du Golfe », indique à ce propos M. Riachi. Car même si la clientèle libanaise reste majoritaire, la moyenne des montants placés par les clients arabes est supérieure à celle des locaux. Aux Émirats, FFA connaît une activité encourageante alors qu’elle est encore installée dans des locaux provisoires, ajoute-t-il. Sur le marché local, l’institution connaît un développement continu malgré les aléas politico-sécuritaires. Cela s’explique notamment par le fait que les clients de la FFA n’assument pas le risque pays. « Contrairement aux dépôts bancaires, les comptes titres s’inscrivent hors bilan et ne sont donc pas la propriété de l’institution », souligne M. Riachi. L’activité immobilière de l’institution non plus n’aurait pas été affectée. La FFA gère en effet trois projets dont deux au centre-ville de Beyrouth. Le premier, de 35 millions de dollars, a été entièrement vendu, et le deuxième, de 60 millions, n’a pas encore été mis à la vente, mais il existe une demande, affirme-t-il. Cet appétit pour le Liban, M. Riachi l’explique par l’existence d’une diaspora fortunée « qui aime le Liban et qui trouve les prix ridicules par rapport à ceux de Londres par exemple ». Quant à la clientèle du Golfe, elle était encore très motivée jusqu’à il y a un mois. Depuis, un certain essoufflement se fait sentir, reconnaît le PDG. En ce qui concerne l’activité de banque d’affaires, le potentiel du marché libanais est largement sous-exploité, affirme-t-il. Adepte de la règle selon laquelle « l’offre crée la demande », M. Riachi estime que c’est aux banques d’affaires d’encourager les chefs d’entreprise à recourir aux opérations de haut bilan. «Or, pour le moment, les banques locales se confortent dans leurs activités traditionnelles. Mais pour la FFA, qui bénéficie déjà d’une base de près de 2 000 clients, tous chefs d’entreprise, ces opérations sont au cœur de son métier », ajoute-t-il. Toutefois, au-delà du contexte conjoncturel, un certain nombre d’obstacles empêchent le Liban de devenir réellement un centre financier, déplore M. Riachi. « Le cadre législatif doit être modernisé, par exemple en ce qui concerne la création de sociétés holding et offshore », souligne-t-il, mais le plus important est la création d’une autorité compétente pour éditer les règles et les régulations du marché indépendamment du Parlement et du contexte politique. Si le cadre législatif était amélioré, le Liban aurait tous les atouts nécessaires pour devenir un hub régional permettant de créer de la valeur ajoutée, « et surtout de rapatrier les compétences aujourd’hui disséminées à Londres, à Paris ou à Dubaï » conclut-il. Sahar AL-ATTAR

Depuis le 12 juillet, FFA (Financial Funds Advisors International) opère à Beyrouth et à Dubaï officiellement en tant que banque privée, la première libanaise non affiliée à une banque commerciale. Les activités de l’institution financière, fondée en 1994, étant progressivement passées de celles d’une société de courtage à celles d’une banque d’affaires et privée, FFA a...