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Moscou ne veut pas discuter du projet onusien en l’état Kouchner appelle les Albanais à poursuivre leur travail sur le statut du Kosovo

Le chef de la diplomatie française, Bernard Kouchner, a appelé hier à Pristina les Albanais du Kosovo à travailler encore pour quelque temps avec la communauté internationale à la définition du statut de la province. Parallèlement, la Russie a indiqué ne voir aucun intérêt à discuter du nouveau projet de résolution des Nations unies si ce texte ne subit pas des modifications radicales. «Nous devons travailler ensemble pour encore quelques semaines ou quelques mois. L’unité est très importante. Il s’agit d’un processus difficile et nous allons le terminer ensemble », a déclaré M. Kouchner à l’issue d’un entretien avec le chef de la Mission de l’ONU (Minuk) au Kosovo, Joachim Rucker. M. Kouchner, qui a lui-même été le chef de la Minuk de 1999 à 2001, devait également rencontrer à Pristina les principaux dirigeants albanais kosovars qu’il espère convaincre à de nouvelles négociations. Il pourrait avoir quelque peine à y parvenir. Le Premier ministre kosovar, Agim Ceku, a déclaré mercredi que des discussions, venant après celles qui ont échoué à Vienne courant 2006, étaient inutiles. « Nous allons demander, dans une nouvelle résolution, un nouveau délai qui va peut-être nous permettre de trouver un compromis et sinon nous reviendrons au plan Ahtisaari », a déclaré M. Kouchner à l’issue de ses entretiens avec les responsables kosovars albanais. « Le problème (du Kosovo) est très difficile (...). C’est un des principaux problèmes à régler dans le monde et ne me faites pas croire qu’il est simple. Il est difficile, mais vous (les Kosovars) n’êtes pas seuls », a dit M. Kouchner. M. Kouchner a néanmoins tenu à assurer les Albanais de la province du soutien que l’Union européenne (UE) et les Occidentaux accordent au plan du médiateur de l’ONU Martti Ahtisaari préconisant une indépendance surveillée pour le Kosovo, peuplé à plus de 90 % d’Albanais. À Belgrade, le secrétaire général de l’OTAN, Jaap de Hoop Scheffer, a appelé « toutes les parties au calme et à la retenue afin que nous puissions avoir un processus contrôlé » de définition du statut du Kosovo. M. de Hoop Scheffer a néanmoins indiqué, à l’issue d’un entretien avec le ministre serbe des Affaires étrangères Vuk Jeremic, qu’il fallait éviter de « retarder » la définition du statut de la province et appelé implicitement la Russie à faire preuve de « flexibilité ». M. Kouchner est arrivé à Pristina après une visite à Belgrade, où il a déclaré que l’intégration de la Serbie à l’UE devait être précédée du règlement du problème du Kosovo. Fortement soutenue par la Russie, la Serbie est farouchement opposée à toute forme d’indépendance du Kosovo. Pour surmonter l’opposition de Moscou, qui fait peser la menace d’un veto au Conseil de sécurité, Européens et Américains ont dû remanier à plusieurs reprises un projet de résolution destinée à remplacer la 1244 qui à la fin de la guerre avait déterminé que le Kosovo, tout en restant à l’intérieur des frontières serbes, serait administré par la Minuk. Les États-Unis, la France et la Grande-Bretagne travaillent actuellement à une nouvelle mouture de résolution au Conseil de sécurité de l’ONU, prévoyant une reprise des discussions entre Serbes et Kosovars albanais, tout en évitant d’évoquer le plan du médiateur de M. Ahtisaari. La Serbie, estimant que les dés sont pipés et que l’indépendance est bel et bien l’objectif auquel Européens et Américains veulent parvenir, a rejeté cette initiative. De son côté, le ministre russe des Affaires étrangères, Sergueï Lavrov, a prôné hier la poursuite des négociations avec un « médiateur international impartial ». L’agence de presse russe Interfax a également rapporté que la Russie ne voit aucun intérêt à discuter du nouveau projet de résolution des Nations unies sur le Kosovo, si ce texte ne subit pas des modifications radicales. « Si aucune modification n’est apportée sur des questions qui sont pour nous d’une importance fondamentale, nous ne jugeons pas nécessaire de participer à une mise en forme purement cosmétique » de ce projet, dit Interfax, qui cite le vice-ministre des Affaires étrangères, Vladimir Titov.

Le chef de la diplomatie française, Bernard Kouchner, a appelé hier à Pristina les Albanais du Kosovo à travailler encore pour quelque temps avec la communauté internationale à la définition du statut de la province. Parallèlement, la Russie a indiqué ne voir aucun intérêt à discuter du nouveau projet de résolution des Nations unies si ce texte ne subit pas des...