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L’Administration Bush se mobilise pour défendre sa stratégie Le retrait des troupes américaines d’Irak ne pourrait être total, estiment les analystes

Malgré le débat aux États-Unis sur un retrait des troupes déployées en Irak, nombreux sont les parlementaires et les analystes qui pensent qu’une force significative devra rester sur place pour protéger les frontières du pays, former les soldats irakiens et mener des opérations antiterroristes. Les démocrates, devenus majoritaires au Congrès en novembre, ont entrepris au début de l’année de rapatrier le corps expéditionnaire par la voie législative, conformément à leur promesse de campagne, mais reconnaissent qu’un effectif minimum devra rester sur place. Rares sont toutefois ceux qui osent avancer un chiffre. « Le fait est que j’ignore combien de militaires seront là-bas. J’ai entendu parler de 20 000 à 70 000 hommes, pour l’estimation la plus élevée », a déclaré Harry Reid, président du Sénat et élu démocrate du Nevada. Ike Skelton, président de la commission des Forces armées de la Chambre des représentants et auteur d’un projet de loi qui prévoit un retrait d’Irak avant le 1er avril 2008, refuse quant à lui de se prononcer. « Je laisse cette décision aux militaires (...) parce que je ne suis ni général ni secrétaire à la Défense », souligne l’élu démocrate du Missouri. Son projet de loi, poursuit-il, fixe toutefois au « contingent résiduel » la tâche de « former et d’équiper les Irakiens, d’assurer la sécurité de nos diplomates et de notre ambassade, ainsi que de mener des opérations antiterroristes ». À ce jour, le contingent américain en Irak compte 158 500 hommes, dont 30 000 sont arrivés récemment, conformément à la décision que George Bush a prise en janvier à contre-courant de l’opinion. Représentant démocrate de Virginie et fervent partisan du retrait, James Moran table, lui, sur le rapatriement de 100 000 hommes d’ici à avril, mais reconnaît que le Pentagone pourrait décider de laisser des effectifs plus importants, y compris si le projet de loi Skelton était adopté. Bien qu’il ait dévoilé jeudi un rapport d’étape dressant au mieux un tableau mitigé de la situation, George Bush ne semble plus enclin aujourd’hui à opter pour une réduction drastique des effectifs déployés en Irak. Le président des États-Unis a, au contraire, invité les sceptiques à patienter jusqu’à la publication, prévue en septembre, d’un rapport plus détaillé. On ignore pour l’heure si la nouvelle majorité parlementaire serait en mesure de passer outre à son veto et de le contraindre à changer d’attitude. L’issue du face-à-face reste incertaine, mais un retrait même partiel permettrait aux démocrates d’affirmer que leur promesse de campagne a été tenue. Pour sa part, la secrétaire d’État américaine, Condoleezza Rice, était lancée depuis jeudi soir dans un marathon médiatique avec pas moins de six interviews sur toutes les grandes chaînes de télévision américaines. « Je conteste que l’on puisse qualifier d’échec » l’action du gouvernement irakien, a déclaré le chef de la diplomatie américaine, minimisant les conclusions du rapport, publié jeudi. Mme Rice a réclamé plus de temps avant de tirer des conclusions sur la stratégie du président annoncée en janvier et prévoyant des troupes supplémentaires en Irak. « Nous aurons une meilleure idée de la situation lorsque le général (David) Petraeus et Ryan Crocker présenteront leur rapport en septembre », a-t-elle dit en référence au commandant des forces américaines en Irak et à l’ambassadeur américain en Irak. Signe de cette mobilisation générale autour de M. Bush, M. Gates a annulé une tournée en Amérique latine qui était prévue cette semaine afin de préparer la publication de ce rapport. Et pour tenter de convaincre les élus récalcitrants, Mme Rice a annulé la plus grande partie d’une tournée en Afrique et au Proche-Orient qu’elle devait effectuer la semaine prochaine. Elle ira au Proche-Orient fin juillet-début août avec M. Gates, a annoncé M. Bush. Mme Rice a multiplié ces derniers jours les coups de téléphone aux sénateurs indécis, notamment ceux dans le camp des républicains qui appellent désormais à un retrait d’Irak le plus rapide possible. Parallèlement, le général Benjamin Mixon, un des commandants américains en Irak, a annoncé hier que la stratégie de renforts en Irak a permis des « progrès durables » dans la province de Diyala (Nord-Est), l’une des régions les plus touchées par les violences, ce qui pourrait permettre d’y réduire les troupes de combat américaines à partir de janvier. Une « force minimum » devra y rester pour travailler avec les forces de sécurité irakiennes, a-t-il ajouté.


Malgré le débat aux États-Unis sur un retrait des troupes déployées en Irak, nombreux sont les parlementaires et les analystes qui pensent qu’une force significative devra rester sur place pour protéger les frontières du pays, former les soldats irakiens et mener des opérations antiterroristes.

Les démocrates, devenus majoritaires au Congrès en novembre, ont...