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Le Premier ministre israélien reproche au président syrien de ne vouloir négocier qu’avec Washington Olmert souffle le chaud et le froid sur la Syrie

Le Premier ministre israélien Ehud Olmert parle d’une reprise des pourparlers avec la Syrie, mais ne donne aucun signe d’être prêt à un retrait du plateau stratégique du Golan, sans lequel une telle négociation n’a aucune chance d’aboutir. M. Olmert a par ailleurs assuré, via différents intermédiaires, au voisin syrien qu’Israël n’avait aucune intention agressive, mais l’armée israélienne a mené de grandes manœuvres sur le Golan, occupé en 1967 et annexé en 1981, dans le cas de figure d’une attaque-surprise syrienne. « Cette politique du chaud et froid a un double but : écarter un risque de guerre, ce qui se justifie parfaitement, mais aussi donner l’impression d’une relance du processus de paix avec la Syrie, ce qui est de la poudre aux yeux », estime le chercheur israélien Eyal Zisser. Selon ce spécialiste de la Syrie et du Liban à l’Université de Tel-Aviv, « ni Israël ni la Syrie ne sont aujourd’hui en mesure de faire les pas indispensables pour la paix ». M. Olmert devrait, à son avis, annoncer qu’Israël est prêt à renoncer au Golan, ce qui est « hors de question compte tenu de la faiblesse de son gouvernement et la force du lobby des colons ». Et le président syrien Bachar el-Assad devrait « faire un geste spectaculaire vers une normalisation future, comme venir à Jérusalem », ce que ce chercheur exclut tout autant. Néanmoins, le quotidien israélien Maariv croyait savoir hier que des progrès substantiels ont été récemment enregistrés en vue d’une reprise des négociations directes, suspendues depuis 2000, lors de contacts à travers des intermédiaires. Selon le journal, l’émissaire de l’ONU pour le processus de paix, Michael Williams, a informé Israël que la Syrie était disposée à prendre ses distances avec le Hezbollah, le Hamas et l’Iran en cas de relance du processus de paix. Mais la porte-parole de M. Olmert, Miri Eisin, s’est montrée prudente. « Il s’agit tout au plus d’une impression qu’a retirée M. William de ses contacts. » M. Olmert a effectué une visite secrète mercredi en Jordanie où, selon Maariv, il a discuté avec le roi Abdallah II des possibilités d’une reprise des négociations israélo-syriennes. Dans le même temps, le Premier ministre israélien a dit reprocher à M. Assad de ne chercher à négocier qu’avec les États-Unis. « Assad affirme qu’il veut des négociations, mais en réalité ce qu’il entend par là ce sont des négociations avec les États-Unis et George W. Bush et non avec Israël. » « La Syrie ne veut pas de guerre et Israël ne la veut pas davantage, mais cela ne veut pas dire pour autant un retour à la table des négociations », a ajouté M. Olmert devant les ambassadeurs de l’Union européenne jeudi. Affirmant que le président américain ne voulait pas « servir d’intermédiaire » entre lui-même et Bachar el-Assad, M. Olmert, dans un entretien à la chaîne satellitaire al-Arabiya, a invité le président syrien à venir négocier directement avec lui « partout où il le voudra ». Selon lui, Israël est prêt à engager des négociations sans conditions préalables avec la Syrie. Côté syrien, le chef de la diplomatie Walid Moallem a réaffirmé début juillet la volonté de son pays de reprendre les pourparlers avec Israël « en fonction de ce qui s’était réalisé » durant les précédentes négociations. Avant janvier 2000, le gouvernement israélien était disposé à accepter un retrait sur la « frontière internationale », celle du mandat britannique en Palestine, mais non jusqu’aux lignes d’avant la guerre de juin 1967. La différence territoriale est petite, mais un retrait sur cette « frontière internationale » garantirait à Israël le contrôle exclusif du lac de Tibériade, qui constitue son grand réservoir d’eau. Aucun accord n’avait été signé à l’époque de sorte qu’Israël ne se considère plus engagé à un retrait jusqu’à cette « frontière internationale », ce qui impliquerait le démantèlement des colonies du Golan. Marius SCHATTNER (AFP)


Le Premier ministre israélien Ehud Olmert parle d’une reprise des pourparlers avec la Syrie, mais ne donne aucun signe d’être prêt à un retrait du plateau stratégique du Golan, sans lequel une telle négociation n’a aucune chance d’aboutir.
M. Olmert a par ailleurs assuré, via différents intermédiaires, au voisin syrien qu’Israël n’avait aucune intention...