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Actualités - OPINION

Pas de solution sans concessions Hratch TOURIKIAN

De nombreux facteurs sont la cause de la complexité actuelle de la situation politique au Liban. Certains facteurs sont externes et d’autres internes. Les causes externes sont les conflits régionaux au Proche-Orient, le conflit arabo-israélien et surtout le problème palestinien, qui ont des répercussions sur le pays. Quant aux causes internes, l’obédience aux régimes syrien et iranien de certaines organisations, telles que le Hezbollah et les groupes armés palestiniens prosyriens, est la cause principale de l’instabilité et des conflits internes. En outre, il ne faut pas oublier que, depuis des décennies, la Syrie a toujours convoité d’annexer ou de maintenir sa tutelle. Cette politique syrienne d’immixtion a des répercussions néfastes sur la tranquillité et la stabilité ainsi que sur l’économie. La responsabilité de certains leaders libanais est grande dans la complexité de la situation politique. D’abord, le président Émile Lahoud porte une grande part de responsabilité dans la crise politique actuelle. En tant que chef de l’État, au lieu de remplir son rôle d’arbitre entre les parties en conflit et de trouver une solution à leurs différends, il s’est rangé dans le camp de l’opposition prosyrienne contre son propre gouvernement légal. Ses prises de position et ses déclarations contradictoires n’ont fait qu’aggraver la situation. La paralysie du Parlement, l’empêchement du droit constitutionnel des représentants du peuple libanais d’exercer leur devoir et le comportement de M. Nabih Berry sont répréhensibles, contraires aux obligations du président de la Chambre et en violation de la Constitution. Quant au Hezbollah, hypothéqué par la Syrie et l’Iran, il défend les intérêts politiques régionaux de ces derniers plutôt que ceux du Liban. Le Hezbollah a profité des 30 années de l’occupation syrienne pour consolider son influence politique et militaire, et créer un État dans l’État. La guerre de juillet 2006 a eu des conséquences désastreuses sur l’économie, causé des pertes humaines inutiles et la destruction de l’infrastructure. Cette guerre des autres, téléguidée par la Syrie et financée par l’Iran, n’était pas voulue par la majorité des Libanais, qui a toujours aspiré à vivre en paix et en liberté, dans un régime démocratique. L’intention inavouée du Hezbollah est d’établir au Liban un régime à l’image de celui de l’Iran. Ce parti a entraîné ses alliés de l’opposition à participer aux sit-in, manifestations et protestations, dans le but de renverser le gouvernement Siniora. Dans cette situation confuse et complexe, la position du CPL est à déplorer. Les deux grandes erreurs commises par le général Aoun ont été d’abord son refus de participer au premier gouvernement Siniora puis son alliance contre nature avec le Hezbollah. Il a cru qu’avec les voix de ce parti, il accéderait à la présidence de la République. En fait, le Hezbollah n’a jamais déclaré qu’il était en faveur de sa candidature. L’association du général avec l’opposition a été habilement exploitée par le Hezbollah au détriment des intérêts du Liban. Contre l’opposition du Hezbollah et ses alliés, les présidents Lahoud et Berry, Michel Aoun et les Palestiniens prosyriens, que font le gouvernement Siniora et la majorité ? Le Premier ministre et les leaders de la majorité ont eu le mérite d’avoir résisté aux complots ourdis par la Syrie dans le but de provoquer un bouleversement politique. La presque-totalité du peuple libanais approuve la ferme position de la majorité face aux forces occultes et à l’attitude hostile à ses intérêts. Le Hezbollah et l’opposition doivent comprendre les réalités actuelles au Liban. Le pluralisme et la coexistence intercommunautaire et interconfessionnelle au Liban sont une particularité unique au monde qu’il importe de prendre en considération. Chrétiens et musulmans sont « condamnés » à vivre ensemble. Depuis l’indépendance, une entente tacite a toujours existé entre les deux grandes communautés et tous les problèmes surgis ont été réglés par le dialogue. La haine et la méfiance sont un nouveau phénomène. Aujourd’hui, le Liban se trouve au bout du gouffre et il est temps que le dialogue reprenne entre les protagonistes pour résoudre tous les problèmes et préparer un programme d’action d’un gouvernement d’entente nationale, afin de sauver le pays de la catastrophe, et préserver la souveraineté, l’indépendance, l’intégrité territoriale et le système démocratique. Tous les Libanais sans exception souhaitent une solution rapide de la crise actuelle et invitent les leaders de l’opposition à reprendre conscience de leur libanisme et de leurs responsabilités face aux dangers qui menacent l’existence même du Liban. Il est important que les intérêts supérieurs de la nation prévalent. Il n’y a pas de solution sans compromis et concessions mutuelles. Hratch TOURIKIAN Pharmacien Article paru le Vendredi 13 Juillet 2007
De nombreux facteurs sont la cause de la complexité actuelle de la situation politique au Liban. Certains facteurs sont externes et d’autres internes. Les causes externes sont les conflits régionaux au Proche-Orient, le conflit arabo-israélien et surtout le problème palestinien, qui ont des répercussions sur le pays. Quant aux causes internes, l’obédience aux régimes syrien...