Rechercher
Rechercher

Actualités - CHRONOLOGIE

EXPOSITION - « Arabian Pop » de Laudi Abilama au Art Lounge Portraits « warholiens » des icônes du monde arabe

« Je suis né libre, je veux mourir libre. » Ainsi parlait Rushdi Abaza, grand séducteur devant l’Éternel, sept fois marié, sept fois divorcé – il a été, entre autres, successivement l’époux de Tahiya Karioka et de Sabah. Et, effectivement, cet acteur égyptien rétif à toute prison, fut-elle d’amour, a répudié Samia Gamal, sa dernière femme, juste avant de mourir, en 1980, d’un cancer. Autre chanteur et comédien de l’âge d’or égyptien, Abdel Halim Hafez, surnommé « le rossignol brun », vécut lui aussi une histoire dramatique. Il aurait, selon la légende, perdu la femme de sa vie avant qu’ils ne se marient. Et c’est auréolé d’une image romantique qu’il chantera toute sa vie un répertoire de chansons d’amour tristes... à faire pleurer les femmes. De Omar Shérif qui fut un docteur Jivago inoubliable autant qu’un Lawrence d’Arabie magnifique, la génération des années cinquante et soixante se souvient avec émotion du couple qu’il formait avec la gracieuse comédienne égyptienne Faten Hamama. Ce temps-là était aussi – et surtout – celui de Oum Kalsoum, de Asmahan, de Abdel Wahab, de Farid el-Attrach, de Wadih el-Safi et, bien sûr, de Sabah et Feyrouz... Ces figures iconiques du monde arabe, Laudi Abilama, une toute jeune artiste libanaise d’une vingtaine d’années, veut « les faire revivre dans la mémoire collective », leur donner une nouvelle jeunesse à travers une série de portraits « pop art » qu’elle leur consacre et qu’elle expose jusqu’à fin juillet à la galerie Art Lounge (corniche du fleuve). Couleurs et paillettes À la manière d’un Warhol, elle portraiture, à l’acrylique, aux couleurs vives, éclatantes et par traits minimalistes, ces stars mythiques du Moyen-Orient, « qui sont, dit-elle, des figures emblématiques de notre patrimoine culturel ». Une culture populaire qu’elle connaissait un peu pour avoir entendu ses parents fredonner des refrains de Oum Kalsoum, Sabah ou Feyrouz. La culture de ses racines que cette jeune femme, ayant grandi et passé la majeure partie de sa vie en Grande-Bretagne, a eu envie d’approfondir en choisissant de traiter en peinture ses principaux représentants. Pour ce faire, Abilama ne s’est donc pas contentée de reproduire à l’acrylique des images détachées d’anciens magazines, elle a aussi mené un petit travail de recherche dans les archives pour en savoir plus sur la carrière et la vie de ses modèles. Recherche qui a d’ailleurs servi à l’élaboration de courts textes de présentation accompagnant les tableaux, desquels sont tirées les petites histoires narrées ci-dessus. Des portraits que cette artiste, diplômée à Londres en arts et médias (spécialisation en animation), traite avec un certain sens psychologique, mettant l’accent, par le choix des couleurs ou l’utilisation de paillettes, sur un trait de personnalité du personnage représenté. Faten Hamama apparaît ainsi en rouge sur fond blanc, la bouche scintillante de paillettes carmin. Feyrouz est plus dramatiquement représentée en noir et blanc. Oum Kalsoum, quant à elle, trône, tel un astre, au centre d’une toile bleu nuit. Omar Shérif est la quintessence du mâle arabe sous son turban hollywoodien de Lawrence d’Arabie. Tandis que le fameux Abaza, regard ténébreux et cigarette à la main, est immortalisé en éternel Don Juan... Des portraits réalisés en tout juste deux mois, depuis son retour et son installation à Beyrouth, où Laudi Abilama, après avoir immortalisé les Madonna et autres stars de la pop occidentale qui ont marqué son adolescence, poursuit son exploration picturale des cultures populaires. Celles de l’Occident et de l’Orient qu’elle se plaît à combiner, en mixant les styles et les thèmes... Zéna ZALZAL
« Je suis né libre, je veux mourir libre. » Ainsi parlait Rushdi Abaza, grand séducteur devant l’Éternel, sept fois marié, sept fois divorcé – il a été, entre autres, successivement l’époux de Tahiya Karioka et de Sabah. Et, effectivement, cet acteur égyptien rétif à toute prison, fut-elle d’amour, a répudié Samia Gamal, sa dernière femme, juste avant de mourir,...