États-Unis Le marché du travail, toujours en forme, prépare une croissance robuste

L’économie américaine a créé 132 000 emplois en juin, ce qui est de bon augure pour le pouvoir d’achat des ménages et la croissance, mais ne plaide pas pour une baisse rapide des taux, selon les analystes. De son côté, le chômage est resté à 4,5 % de la population active, proche des plus bas historiques, pour le troisième mois consécutif, a indiqué hier le département du Travail. « Ces chiffres sont une preuve de plus que l’économie a rebondi au deuxième trimestre, sans doute autour de 3 à 3,5 %, après une croissance anémique de 0,7 % au premier trimestre », a commenté Nigel Gault de Global Insight. Le consensus des analystes n’était certes qu’un tout petit peu inférieur, de l’ordre de 125 000 créations d’emplois. Mais de fortes révisions ont été faites pour les deux mois précédents, « ce qui donne une note plus positive à l’ensemble du rapport », souligne Stephen Gallagher, de la Société Générale à New York. Les créations d’emplois sont suivies avec attention par les économistes qui les jugent plus représentatives de la santé du marché du travail que le taux de chômage. Ils estiment qu’il faut entre 110 000 et 140 000 créations par mois pour absorber l’augmentation de la population active. « La croissance régulière des embauches devrait être un facteur très positif pour la demande des consommateurs alors même que les prix de l’essence se stabilisent », a ajouté M. Gallagher. Les analystes redoutent que les déboires de l’immobilier ne finissent par déteindre sur le reste de l’économie, et notamment que le marché du travail se fissure après des mois de résistance, ce qui ralentirait la consommation. Or la consommation est le principal moteur de la croissance américaine. Et cette vigueur de la croissance n’a rien pour inciter la Banque centrale (Fed) à baisser rapidement son taux directeur, actuellement fixé à 5,25 %. « La Fed va être encouragée par les perspectives d’expansion, mais les tensions sur le marché du travail sont une inquiétude qui va aller croissante dans les mois à venir », estime M. Gallagher.