Perquisition et saisie d’armes dans un ancien bureau de Fathi Yakan à Tripoli

La Sûreté de l’État a effectué une perquisition à Tripoli dans un appartement que le président du Front d’action islamiste, Fathi Yakan, utilisait comme bureau il y a quelques années, dans un immeuble qui relève de son mouvement. Une grande quantité d’armes et de munitions y a été trouvée, selon les sources officielles. Le mouvement de Yakan a nié la présence d’un tel arsenal dans l’appartement. L’appartement perquisitionné à minuit, dans la nuit de jeudi à vendredi, se trouve dans le secteur d’Abou Samra à Tripoli, au Liban-Nord. Il était utilisé comme bureau par Fathi Yakan, une des principales personnalités sunnites de l’opposition, comme l’a confirmé son mouvement dans un communiqué, mais « depuis plus de sept ans ». Le communiqué estime toutefois que les médias ont traité cette question de manière « exagérée, dans des objectifs politiques bien connus ». Le Front d’action islamiste a dénoncé la perquisition de l’appartement, « qui ne répond pas aux normes légales » selon lui, et a assuré que « l’appartement ne contient rien de tout ce que les médias ont mentionné, ni mitrailleuses, ni lunettes de vision nocturne, ni grenades ». Yakan, pour sa part, dans une interview à l’agence Akhbar Loubnane, a affirmé « attendre des explications de la part des services de sécurité ». « L’appartement est petit et n’a pas été utilisé depuis sept ans, et pour autant que l’on sache, il ne s’y trouvait qu’une carabine datant de 1949 et quelque cartouches rouillées », a-t-il ajouté. Une source responsable à la Sûreté de l’État a cependant confirmé à L’Orient-Le Jour que des munitions, des grenades et des lunettes de vision nocturne ont été trouvées en grande quantité dans l’appartement. Elle ajoute que des publications à caractère militaire et des cahiers contenant des informations sur ces mêmes thèmes ont également été découverts sur les lieux. Toujours selon cette même source, ce sont les aveux d’un détenu, interrogé pour possession illégale d’armes (sans relation aucune avec les événements de Nahr el-Bared), qui ont mené les forces de l’ordre à perquisitionner cet appartement où l’homme en question a dit s’être approvisionné. L’enquête suit son cours, mais aucune nouvelle arrestation ne serait en vue, poursuit cette source. Elle ajoute que l’identité du propriétaire de l’appartement n’était pas connue au moment de la perquisition, et qu’il n’y a toujours pas de certitude à ce propos.