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À tous les Néron de mon pays

À vous tous, vautrés dans les canapés moelleux de vos palais, chalets ou autres villas luxueuses, entourés par des sous-fifres formant une cour de flagorneurs qui vous est totalement assujettie. À vous qui regardez froidement le pays brûler du nord au sud et basculer dans l’anarchie à cause de votre égo surdimensionné. À vous, aveugles et sourds qui ne voyez pas les visages déformés par le chagrin des pères, des mères, frères et sœurs des martyrs de l’armée, des volontaires de la Croix-Rouge et d’honnêtes citoyens fauchés par le terrorisme. À vous qui regardez les pays désertiques ou voisins s’enrichir, prospérer et offrir à leur peuple des vies dignes et paisibles alors que vos concitoyens s’enlisent encore une fois dans l’inconnu d’un énième cycle de violence pour des causes totalement opposées à leurs aspirations. N’en avez-vous pas assez ? N’avez-vous pas honte ? Quelles sourdes motivations vous poussent à brader ainsi les intérêts et les vies de vos compatriotes ? Que vaut la vie d’un Libanais à vos yeux ? Comment pouvez-vous dormir la nuit ? Le faites-vous normalement ou prenez-vous des cachets pour consolider un sommeil perturbé par le peu de conscience qui vous reste ? Avez-vous circulé ces dernières semaines dans Beyrouth la nuit ? Comment trouvez-vous ce no man’s land nocturne, ce ghetto qu’est devenu mon pays – population terrée, restaurants vides, rues désertes et sécurisées à outrance, jeunesse dégoûtée et désabusée ? Qu’avez-vous fait de ce bijou de la Méditerranée, devenu par vos actes poubelle et poudrière du monde, gangrenée et infestée de jihadistes endoctrinés, financés et armés pour des idéaux qui ne sont pas les nôtres ? Vous avez rendu mon peuple schizophrène, travailleur acharné, mais angoissé le jour et tétanisé et enfermé comme des rats la nuit. Vous nous avez rendus otages, oui 4 millions d’otages – sacré record – de vos lubies, de vos ambitions démesurées et insatiables, et surtout de vos pactes et alliances incompréhensibles. En cette période bénie de l’année, notre Liban devait être le rendez-vous incontournable et sacré de la diaspora libanaise, avide de rentrer au bercail, et la destination préférée des touristes des pays du Golfe. À la place de la dolce vita annoncée, c’est l’image d’un pays pestiféré et d’un peuple devenu paria dans tous les consulats que vous êtes en train de créer et d’offrir au monde. Évidemment et comme toujours, c’est à la Syrie, grande sœur protectrice et aimante, que profite le crime perpétré à notre encontre : hôtels bondés, économie florissante, 4 millions de touristes attendus et investissements étrangers à la pelle. Et nous ? Nous les pauvres, à cause de votre aventurisme, de votre aveuglement, nous nous retrouvons en « stand-by » depuis deux longues années avec, à la clé, trois choix réjouissants pour l’avenir : exil, chômage ou dépression, pour les plus chanceux d’entre nous qui resteront en vie, bien sûr. Triste constat de votre effroyable échec à gouverner. Échec qui aurait dû pourtant vous inciter à descendre de votre piédestal, à quitter les douillets et lucratifs trônes sur lesquels vous vous êtes installés ad vitam aeternam. Mais non, vous vous accrochez à vos pouvoirs – même de nuisance – comme à la prunelle de vos yeux. Enfants, nos parents s’évertuaient à nous apprendre le sens du mot responsabilité : s’engager, assumer ses erreurs et les conséquences de ses actes, se remettre en question, ne pas mentir et agir en toute conscience. Vous retrouvez-vous dans cette définition ? Sûrement pas, car vous n’êtes plus des représentants du peuple, mais de simples usurpateurs du pouvoir. Nous représenter signifie nous servir, nous défendre et nous immuniser à long terme contre les dangers du monde. Or vous n’avez fait que le contraire en jouant gracieusement les pyromanes et aidant, pour certains, sans le vouloir mais tout en connaissant les conséquences, les forces du mal à déchiqueter notre patrie. Alors, suffit ! Assumez vos responsabilités, celles pour lesquelles on vous a donné malheureusement notre confiance par vote électoral. Ou bien partez ! Le Liban n’a plus besoin de vous. Il a urgemment besoin d’hommes d’État, de visionnaires courageux, de géants de l’histoire et non de vulgaires ramoneurs ou de pions à la solde de ses ennemis. Arrêtez de palabrer, de nous entraîner dans vos controverses à deux sous alors qu’on vit si injustement l’enfer au quotidien. Arrêtez de nous saouler avec vos monologues stériles et démagogues, vos surenchères comiques et vos combats de coqs ridicules, et revenez sur terre. Arrêtez surtout, alors que le pays est à feu et à sang, de pinailler avec toute la mauvaise foi du monde sur des broutilles, la dernière en date étant le vendredi saint. Car à ce rythme, ce n’est plus une fois par an qu’on le fêtera mais toutes les semaines, et ce n’est plus le martyre du Christ et Son sacrifice qu’on célébrera, mais la crucifixion de tout un peuple sur l’autel de vos convoitises. Alors, que l’un de vous sorte du rang et donne l’exemple aux autres en faisant le pas géant, courageux, historique, salutaire et salvateur pour entamer avec l’autre camp la paix des braves. Pour que vous n’entriez pas tous dans l’histoire comme les véritables fossoyeurs de la nation et afin surtout pour honorer ce peuple et son extraordinaire puissance d’exister et de vivre. De vivre, bon sang !… Dr Maria BASSIL



À vous tous, vautrés dans les canapés moelleux de vos palais, chalets ou autres villas luxueuses, entourés par des sous-fifres formant une cour de flagorneurs qui vous est totalement assujettie.
À vous qui regardez froidement le pays brûler du nord au sud et basculer dans l’anarchie à cause de votre égo surdimensionné.
À vous, aveugles et sourds qui ne voyez pas...