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Actualités - CHRONOLOGIE

Diplomatie La Turquie met en garde l’UE contre une remise en cause de son adhésion

La Turquie a prévenu les Européens des « dommages » qu’ils risquent s’ils remettent en cause son objectif d’adhérer à l’Union européenne, après l’ouverture hier de seulement deux nouveaux chapitres thématiques sur les 35 que compte le processus d’adhésion. « Nous avons un objectif partagé, nous devons aussi avoir une volonté partagée, autrement la situation sera dommageable non seulement pour la Turquie mais aussi pour l’UE », a déclaré le négociateur en chef turc, Ali Babacan, à Bruxelles. « L’UE restera forte tant qu’elle continuera à tenir ses promesses », a-t-il estimé, mettant en avant le « modèle » représenté par la Turquie pour le monde musulman. À l’ouverture des négociations d’adhésion avec la Turquie en octobre 2005, l’UE avait assuré que l’objectif de ces pourparlers était bien l’adhésion, même si elle avait précisé que le processus restait ouvert et sans garantie. Sans nommer la France, M. Babacan a implicitement rejeté hier la nouvelle politique française annoncée par le président Nicolas Sarkozy qui estime que la Turquie n’a pas « sa place » dans l’UE et préfère un « partenariat privilégié » à une adhésion turque pleine et entière. Première illustration de ce changement d’attitude de Paris, l’UE n’a ouvert hier que deux des 35 chapitres des pourparlers d’adhésion, au lieu des trois initialement prévus. L’ouverture du troisième chapitre sur la « politique économique et monétaire » a été reportée sine die pour éviter un veto français. « Sur ce chapitre, nous ne sommes pas satisfaits des explications techniques qui nous ont été données », a souligné M. Babacan, également ministre turc de l’Économie. Il a souligné que la Turquie était déjà en passe de respecter les critères de Maastricht – censés garantir la stabilité macroéconomique nécessaire à l’introduction de l’euro – et que la Commission européenne elle-même avait jugé son pays prêt à commencer les discussions sur ce dossier. Le chef de la diplomatie allemande Frank-Walter Steinmeier, dont le pays préside l’UE jusqu’à la fin du mois, a lui aussi appelé à « être honnête » et à « respecter les engagements » pris envers Ankara. Mais quelles que soient les décisions prises par les 27 sur l’ouverture ou non des chapitres, Ankara « poursuivra ses réformes intérieures », a assuré M. Babacan, rappelant le plan de travail de son gouvernement pour adapter la législation turque à celle de l’UE.

La Turquie a prévenu les Européens des « dommages » qu’ils risquent s’ils remettent en cause son objectif d’adhérer à l’Union européenne, après l’ouverture hier de seulement deux nouveaux chapitres thématiques sur les 35 que compte le processus d’adhésion.
« Nous avons un objectif partagé, nous devons aussi avoir une volonté partagée, autrement la situation sera...