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Actualités - CHRONOLOGIE

Grande-Bretagne - Le Premier ministre quitte ses fonctions aujourd’hui, cédant la place à Gordon Brown Blair laisse un pays transformé et plus riche, mais aux inégalités accrues

Croissance forte et chômage faible : le pays que laisse Tony Blair après dix ans passés à sa tête a connu une économie florissante qui a contribué à le transformer profondément, mais aussi à creuser certaines inégalités. M. Blair doit quitter ses fonctions aujourd’hui, cédant la place à son ministre des Finances, Gordon Brown. Le produit intérieur brut du Royaume-Uni a progressé de 2,8 % par an en moyenne entre 1997 et 2006, contre 2,2 % en France et 1,5 % en Allemagne. Le taux de chômage est de 5,4 % en Grande-Bretagne, contre 8,6 % dans l’Hexagone et 6,7 % outre-Rhin, selon les derniers chiffres d’Eurostat. Le chiffre britannique exclut cependant deux millions de personnes déclarées inaptes au travail et indemnisées, considérées pour beaucoup comme des chômeurs déguisés, que le gouvernement essaie de remettre sur le chemin de l’emploi. Autre bon point, la maîtrise de l’inflation, de la livre et des taux d’intérêt, dont la clef a été, de l’avis général, l’indépendance donnée à la Banque d’Angleterre en 1997. Gordon Brown, ministre des Finances (chancelier de l’Échiquier) pendant 10 ans et successeur de Tony Blair au poste de Premier ministre, se fait fort d’avoir apporté la stabilité économique et monétaire au pays, après les cahots du début des années 90. « C’est le chancelier de l’Échiquier qui a le mieux réussi », juge Howard Reed, de l’Institute for Public Policy Research. Sur le plan social, le grand-œuvre du New Labour reste l’instauration d’un salaire minimum en 1999, malgré l’opposition du patronat, convaincu que cela bloquerait l’embauche. En dix ans, 2,7 millions d’emplois nets ont été créés, dont la moitié toutefois dans la fonction publique. La période a aussi été marquée par de gros investissements dans les transports, l’éducation et la santé, après la réduction draconienne des dépenses sous les gouvernements conservateurs. Les travaillistes se félicitent de listes d’attente moins longues à l’hôpital, de la modernisation des écoles ou d’un réseau ferroviaire plus sûr. Cependant, le verdict des Britanniques est moins flatteur. Selon un sondage de l’Observer, la majorité d’entre eux porte un jugement négatif sur l’amélioration de la santé et des transports, 61 % estimant qu’il ne fait pas mieux vivre en Grande-Bretagne en 2007 qu’en 1997. L’opposition, elle, crie au gaspillage et à la dégradation des finances publiques. Les années Blair ont vu une explosion du marché immobilier, le prix moyen d’un logement standard ayant presque triplé, et de l’endettement des ménages, à près de 2 000 milliards d’euros. « De nombreux Britanniques sont encore contraints de dépenser à crédit et les conséquences en sont exacerbées par la hausse continue du coût de la vie », renchérit Mike Gerrard, du cabinet Grant Thornton. D’autres économistes mettent en exergue les déséquilibres de la croissance. « La mondialisation a consacré l’édification d’une économie de services, notamment financiers, qui s’est faite au détriment de l’industrie et de l’investissement en recherche et développement », soulignent ceux de Natixis. La City de Londres s’est considérablement enrichie : les bonus versés aux « golden boys » ont été multipliés par six en dix ans, à près de 13 milliards d’euros cette année. Dans le même temps, 1,3 million de personnes ont perdu leur emploi dans l’industrie, surtout dans les régions ouvrières du centre et du Nord, dont la reconversion est lente.

Croissance forte et chômage faible : le pays que laisse Tony Blair après dix ans passés à sa tête a connu une économie florissante qui a contribué à le transformer profondément, mais aussi à creuser certaines inégalités. M. Blair doit quitter ses fonctions aujourd’hui, cédant la place à son ministre des Finances, Gordon Brown.

Le produit intérieur brut du Royaume-Uni a...