Rechercher
Rechercher

Actualités

OMC Les quatre Grands espèrent accomplir « l’effort final » à Potsdam

Les quatre grands acteurs de l’OMC (Brésil, États-Unis, Inde, UE) s’enferment à partir de demain à Potsdam (Allemagne) pour une longue réunion à huis clos conçue comme « l’effort final » après cinq années de négociations ardues sur la libéralisation du commerce mondial. Mais rien ne garantit la réussite de la rencontre entre des adversaires qui continuent à s’opposer autour des subventions versées par les pays riches à leurs agriculteurs. Un an après l’échec d’une réunion similaire à Genève, qui avait conduit à la suspension des travaux, le G4 a décidé de se mettre « le dos au mur » afin de parvenir à un accord de principe qui pourrait être étendu à l’ensemble des 150 pays membres de l’Organisation mondiale du commerce (OMC), selon un diplomate en poste à Genève. La présidence allemande de l’UE a invité le commissaire européen au Commerce, Peter Mandelson, la représentante américaine pour le Commerce, Susan Schwab, le ministre indien du Commerce, Kamal Nath, et le ministre brésilien des Affaires étrangères, Celso Amorim, pour ce conclave qui devrait s’achever samedi ou dimanche. M. Amorim a qualifié la réunion de « décisive ». Les discussions vont se dérouler au Cecilienhof, le château où s’est scellée en 1945 la division de l’Europe entre Staline, Truman et Churchill. « Ce choix n’est pas innocent », relève le diplomate, pour qui Bruxelles cherche à augmenter la charge historique de la rencontre. « C’est le dernier grand effort » du G4 en faveur du cycle de négociations de Doha, lancé en 2001 dans la capitale du Qatar afin de mettre la libéralisation des échanges au service du développement des pays pauvres, a observé un porte-parole européen. Le calendrier est en effet serré : un accord sur les grandes lignes de la négociation est indispensable dans les toutes prochaines semaines si les 150 pays membres veulent tenir leur engagement de boucler les travaux fin 2007. « Il est difficile de voir comment on pourrait parvenir à la percée nécessaire si rien ne sort de Potsdam », relève le porte-parole européen Stephen Adams. Du côté américain, on se montrait toutefois beaucoup moins ambitieux sur les résultats concrets à attendre. Le G4 devrait se borner à affirmer « qu’il y a des progrès et que l’on va se revoir », pronostique le porte-parole américain Sean Spicer. « Le seul chiffre que l’on entendra ce sera : “commandons quatre repas” », ironise-t-il. La négociatrice américaine est sous la pression de ses partenaires qui lui réclament une baisse des subventions agricoles. Avant de s’engager, les États-Unis exigent un meilleur accès de leurs produits et services sur les marchés tiers et veulent limiter au minimum les différentes exemptions souhaitées par leurs partenaires à une baisse généralisée des droits de douane. Mais les pays émergents ont serré les rangs lors d’une réunion la semaine dernière à Genève. « Nous ne sommes pas prêts à sacrifier nos positions fondamentales simplement pour obtenir un résultat rapide », a lancé M. Amorim. Le monde en développement souhaite pouvoir conserver des droits de douane de 35 % sur les produits industriels, alors que les pays riches veulent ramener ce maximum à 15 %. Afin de faire pression sur les négociateurs, le directeur général de l’OMC, Pascal Lamy, qui ne sera pas à Potsdam, a prévu de faire publier dans les toutes prochaines semaines des textes de compromis avant une éventuelle réunion ministérielle fin juillet à Genève. La rencontre de Potsdam a lieu totalement à huis clos, sans même la garantie d’une conférence de presse finale.
Les quatre grands acteurs de l’OMC (Brésil, États-Unis, Inde, UE) s’enferment à partir de demain à Potsdam (Allemagne) pour une longue réunion à huis clos conçue comme « l’effort final » après cinq années de négociations ardues sur la libéralisation du commerce mondial.
Mais rien ne garantit la réussite de la rencontre entre des adversaires qui continuent à...