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Actualités - CHRONOLOGIE

RÉCOMPENSE - Elle a obtenu le Prix d’excellence - Liban du concours de nouvelles Femmes Méditerranée « La fin de l’été » de Béatrice Khater Menassa : ces mots qui cicatrisent...

Elle a décroché le prix récompensant la meilleure nouvelle « section Liban » du concours organisé chaque année par le forum Femmes Méditerranée. Couronné par le grand prix de la Méditerranée, ce concours attribue, aussi, en parallèle, trois catégories de prix à chaque pays participant : le Prix d’excellence, le Prix d’encouragement et le Prix du témoignage. Sur les 32 nouvelles libanaises sélectionnées parmi la soixantaine envoyées, c’est Béatrice Khater Menassa qui a remporté haut la main le Prix d’excellence pour le Liban, lors de l’édition 2006 du concours. Mettre des mots sur des sentiments de peur, de violence et d’angoisse. Exprimer des traumatismes enfouis qui « n’empêchent pas que la vie continue, que le chemin se poursuive normalement », mais qui restent néanmoins tapis au fond de soi, prêts à ressurgir, à se rappeler à notre bon – ou plutôt à notre mauvais – souvenir épisodiquement, notamment lors d’événements similaires... C’est à cela que sert souvent l’écriture. C’est à cela que se livre, de temps en temps, Béatrice Khater, lorsqu’un événement marquant se produit. « J’écris alors des textes que je garde au fond d’un tiroir », dit-elle. Une « pratique » qui remonte chez elle au temps de l’école, « lorsque je décrivais mes copains de classe, en exagérant leur caractère pour romancer », révèle-t-elle aujourd’hui avec amusement. Une écriture défouloir en quelque sorte à laquelle se livre donc cette jeune femme, médecin de famille – « par pure vocation », souligne-t-elle – occasionnellement, en toute simplicité et discrétion. Et c’est en toute simplicité qu’elle a participé au concours de nouvelles, sur le thème du « Temps qui passe », lancé par le forum Femmes Méditerranée. « Lorsque j’ai vu l’annonce du concours dans L’Orient-Le Jour, je me suis dit : allons-y, voyons ce que tu vaux », raconte-t-elle. S’empressant de souligner : « Je ne m’attendais pas du tout à remporter le prix. J’ai été surprise au point que j’ai d’abord cru à un prix de consolation. Mais par la suite, le nombre de participantes libanaises m’a fait réaliser que ce n’était pas le cas (Voir le cadre ci-contre). » Autre indicateur : le jury n’a pas attribué systématiquement un Prix d’excellence à chaque pays participant. Un thème qui s’est imposé « J’ai d’abord voulu parler de maternité, poursuit Béatrice Khater, mais un autre sujet s’est imposé, en quelque sorte, à moi. Un sujet lié à la journée du 13 octobre 1990, lorsque les troupes syriennes ont attaqué le palais présidentiel de Baabda. J’habitais alors à Hadeth et, ce jour-là, j’ai cru que ma fin était venue, que nous n’échapperions pas à la mort. » La peur et l’angoisse ressenties sont restées gravées dans la mémoire de la jeune femme qui, depuis lors, revivait « chaque année à la même date ces moments si durs ». Des souvenirs traumatisants, si souvent ressassés qu’ils devenaient faciles à transcrire sur papier. « Il suffisait que je m’installe devant mon ordinateur pour que cet épisode se reconstitue dans ma tête, que les phrases et les mots me viennent », indique la lauréate. Qui a ainsi rédigé – «par bribes, entre deux activités » – mais assez rapidement finalement son texte. Un texte qui, outre le prix qu’il a valu à son auteur (et qui consiste en un séjour d’une semaine à Marseille en compagnie de la lauréate du grand prix et des quatre autres lauréates des Prix d’excellence), lui a « apporté un certain apaisement ». Comme si le fait d’avoir mis en récit cette date funeste avait contribué à en atténuer l’impact. D’ailleurs, motivée par cette belle expérience, Béatrice Khater Menassa s’est attelée à l’écriture de courtes nouvelles inspirées « d’histoires de femmes, notamment de celles que je rencontre dans l’exercice de ma profession de médecin, puisque je soigne aussi bien des enfants que des vieux, des femmes malades ou d’autres qui ont des problèmes conjugaux ». Des récits qu’elle espère réunir bientôt en un premier recueil. Et qui, à en juger par le style, à la fois maîtrisé et tout en humour et ironie, de la nouvelle, semble prometteur. Béatrice Khater, une plume à suivre donc. Zéna ZALZAL
Elle a décroché le prix récompensant la meilleure nouvelle « section Liban » du concours organisé chaque année par le forum Femmes Méditerranée. Couronné par le grand prix de la Méditerranée, ce concours attribue, aussi, en parallèle, trois catégories de prix à chaque pays participant : le Prix d’excellence, le Prix d’encouragement et le Prix du témoignage.
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