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Défense - Le projet va de l’avant, en dépit de l’opposition de la Russie L’OTAN endosse de facto le bouclier antimissile américain en Europe

Les ministres de la Défense de l’OTAN ont donné leur approbation tacite hier à Bruxelles au projet de bouclier antimissile américain en Europe, qui va donc aller de l’avant bien que Moscou en ait réclamé la suspension en échange de sa coopération. «Les ministres ont convenu d’avancer sur la question de la défense antimissile au sein de l’OTAN, un important sujet transatlantique. Et de procéder à une évaluation des implications politiques et militaires du système antimissile américain » projeté en Pologne et en République tchèque, a déclaré le porte-parole de l’OTAN, James Appathurai. « Les résultats de cette évaluation sont attendus pour février 2008 », afin d’être soumis aux dirigeants des pays de l’Alliance atlantique lors de leur prochain sommet en avril à Bucarest, a-t-il précisé. Le lancement de cette étude par l’OTAN « signifie que les discussions menées par les États-Unis avec la Pologne et la République tchèque sont : a) un fait, b) qu’elles progressent et c), que la réflexion de l’OTAN sur la défense antimissile doit en tenir compte », a estimé M. Appathurai. Juste avant une réunion du Conseil ministériel OTAN-Russie avec leur nouveau collègue russe Anatoli Serdioukov, « aucun pays de l’OTAN n’a remis en cause les discussions entre les États-Unis et certains alliés ni le caractère souhaitable ou faisable » du bouclier américain, a-t-il souligné. Le 7 juin, au sommet du G8, le président russe, Vladimir Poutine, a proposé à son homologue américain, George W. Bush, de partager avec la Russie un radar d’alerte situé en Azerbaïdjan et de renoncer à son propre projet, un radar en République tchèque couplé avec une dizaine de missiles intercepteurs en Pologne. La proposition surprise de M. Poutine avait été jugée digne d’intérêt par M. Bush, mais ses mérites techniques ne sont pas suffisants aux yeux des États-Unis et de l’OTAN pour remplacer le système américain. Selon un responsable de l’Alliance, aucun ministre n’a suggéré de « geler » le projet américain comme le réclame Moscou en attendant que son offre ait une réponse. « Nous allons continuer de discuter avec la Pologne et la République tchèque ainsi qu’avec d’autres alliés européens pour être certains qu’ils comprennent le système proposé, ce qu’il est et ce qu’il n’est pas », a confirmé un haut responsable américain. L’OTAN a achevé en juin 2006 une étude de 10 000 pages sur la « faisabilité » d’un système antimissile en Europe qui a conclu à l’existence d’une menace balistique et à la nécessité de protéger les populations, mais sans prendre de décision, étant donné la complexité et la cherté du projet. L’intérêt du dispositif américain pour les pays européens de l’OTAN est de réduire considérablement les coûts d’une défense antimissile, a souligné le secrétaire général adjoint de l’Alliance, John Colston. L’OTAN n’aura plus en effet qu’à financer un système « complémentaire » du bouclier américain, qui protégera la grande majorité d’entre eux. Les quelques pays du flanc sud-est de l’OTAN – Grèce, Bulgarie, Turquie et l’est de la Roumanie – non couverts par le bouclier américain pourront l’être par un système à courte et moyenne portée qu’étudie actuellement l’OTAN pour la protection de ses troupes en campagne et qui doit être prêt vers 2010. Le secrétaire général de l’OTAN a résumé la position de l’Alliance en ces termes : « Avec le système de défense antimissile de l’OTAN, dit du “théâtre d’opération”, qui en est au stade des essais, et auquel coopère d’ailleurs notre partenaire russe, l’OTAN a du travail devant lui, et, dans l’intervalle, les négociations avec la Pologne et la République tchèque vont continuer. »
Les ministres de la Défense de l’OTAN ont donné leur approbation tacite hier à Bruxelles au projet de bouclier antimissile américain en Europe, qui va donc aller de l’avant bien que Moscou en ait réclamé la suspension en échange de sa coopération.
«Les ministres ont convenu d’avancer sur la question de la défense antimissile au sein de l’OTAN, un important sujet...