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Accrochage entre l’armée et Jound el-Cham à Aïn el-Héloué : cinq blessés dont trois militaires L’armée renforce son emprise sur Nahr el-Bared

Appuyés par l’artillerie, des blindés et des bâtiments de la marine, les commandos de l’armée ont poursuivi hier, pour la troisième journée consécutive, l’assaut contre les combattants islamistes, resserrant un peu plus son étau autour de Nahr el-Bared. À diverses reprises, en cours de journée, la troupe a pilonné certains objectifs à l’intérieur du camp. Pour la première fois, un hélicoptère de type Gazelle a été utilisé pour bombarder un immeuble à la roquette. « Nous avons détruit à l’artillerie les positions des terroristes sur les toits, puis nous les avons ratissées à la mitrailleuse lourde, ce qui a permis la réouverture de la route principale qui relie Tripoli à la frontière syrienne », a affirmé une source militaire. De fait, comme la veille, de la fumée noire s’élevait par colonnes des bâtiments en flammes. La troupe progresse avec la prudence requise, pour ne pas se laisser prendre à revers par des combattants utilisant des caches ou des tunnels, assurent des sources militaires. En outre, Fateh el-Islam n’hésite pas à piéger des cadavres d’animaux domestiques et même de combattants. Un communiqué militaire a souligné que les éléments armés de Fateh el-Islam utilisent les mosquées comme dépôts de munitions et que la troupe a reçu l’ordre de ne pas répondre à des tirs provenant du minaret d’une mosquée. Par ailleurs, selon une source sécuritaire, la troupe a découvert durant sa progression, hier, un dépôt où selon toute vraisemblance, des voitures étaient piégées. En soirée, les accrochages ont baissé en intensité, sans que l’on puisse préjuger de la suite des combats, sachant que Fateh el-Islam affirme qu’il ne se rendrait pas et qu’il se battrait « jusqu’à la dernière goutte de sang ». Les miliciens du Fateh el-Islam sont aujourd’hui confinés dans un tiers environ de la superficie actuelle du camp. Les combats d’hier ont fait trois nouvelles victimes dans les rangs de la troupe : un officier, le lieutenant Maroun Litani, originaire de Deir el-Ahmar, et deux caporaux, Mahmoud Abdellah Khodr (Akkar) et Sakr Nassib Abou Ali (Chouf). Un porte-parole de l’armée a affirmé qu’il n’y aurait « aucune trêve » avec les combattants « jusqu’à leur reddition », après trois jours des plus durs combats depuis le début des hostilités, le 20 mai. Selon Abou Imad al-Wani, le responsable du Fateh dans le camp, les derniers réfugiés, eux, se trouvent désormais au sud du camp, où ses hommes ont édifié des fortifications de sable « pour empêcher que les hommes du Fateh el-Islam ne s’infiltrent dans la population civile ». Informations contradictoires Selon des informations, l’armée a avancé jusqu’aux entrées du camp, pris en otage depuis deux semaines par les islamistes du Fateh el-Islam, qu’elle tente de déloger au moindre coût humain possible au sein de la population. Toutefois, un porte-parole de Fateh el-Islam a démenti que l’armée ait pénétré à l’intérieur du camp, comme l’avaient avancé plusieurs médias. « Nous contrôlons totalement le champ de bataille, les entrées et les sorties du camp », a assuré le porte-parole du groupe, Abou Salim Taha, ajoutant que l’armée subissait d’« énormes dégâts ». L’armée « n’a fait aucun progrès sur les lignes avancées du camp », a-t-il insisté, ajoutant : « Nous avons de nombreuses armes qui choqueraient l’ennemi. Nous ne livrerons aucune arme (...) nous ne livrerons aucun musulman à ce régime oppressif. » Accusation et démenti Par ailleurs, samedi soir, le porte-parole du groupe Fateh el-Islam a affirmé qu’une force navale de la Finul, la mission militaire de l’Onu au Liban, s’était jointe aux forces militaires libanaises et avait frappé un refuge pour civils. Une porte-parole de la Finul a catégoriquement nié que des Casques bleus soient mêlés à la crise et a parlé d’accusations « complètement infondées ». L’armée a également apporté un démenti officiel à ce sujet. Au total, 97 personnes sont mortes depuis le 20 mai, dont 44 militaires, selon un bilan établi par l’AFP. La majorité des 31 000 réfugiés qui y résident habituellement ont fui les combats. Un autre démenti Un homme présenté par la chaîne de télévision satellitaire al-Jazira comme le numéro deux du Fateh el-Islam, Chehab Kaddour (au nom de guerre de Abou Hourayra), a démenti, dans un enregistrement sonore, avoir été tué avec trois autres combattants, comme l’avait annoncé précédemment l’agence nationale d’information libanaise (ANI, officielle). « Je vais bien et ma santé est bonne. Nous allons bien », a-t-il dit en réaffirmant que ses combattants ne se rendraient pas. L’ANI avait fait état de la mort de quatre membres du Fateh el-Islam, dont Abou Hourayra, dans les combats d’hier. À Aïn el-Héloué Entre-temps, alors que les combats baissaient d’intensité au Nord, des heurts ont éclaté à Aïn el-Héloué, près de Saïda, où l’armée a été agressée par des militants du groupuscule salafiste palestinien Jound el-Cham. Cinq personnes, dont trois soldats, ont été blessées au cours de cet incident qui a été circonscrit, quand un autre groupe extrémiste, Osbat el-Ansar, s’est interposé entre l’armée et le groupe qui l’a agressée, après un appel pressant de l’armée adressé aux organisations palestiniennes en charge du camp. Selon un communiqué militaire, l’incident a éclaté après des tirs d’armes automatiques et de RPG dirigés contre les barrages de l’armée à Taamir, à partir du secteur de Tawarik, adjacent au camp, par des miliciens du groupe Jound el-Cham. Le Jound el-Cham est un groupe salafiste comme Fateh el-Islam, mais à la différence de ce dernier groupuscule, qui compte des combattants de diverses nationalités arabes, ses membres sont tous palestiniens. Les armes se sont tues grâce à l’intervention du commandant palestinien du camp, Abou Maqdah, et après l’interposition d’éléments armés du groupe extrémiste Osbat el-Ansar, entre le groupe salafiste et l’armée. La tension demeure cependant vive aux abords du camp. Jound el-Cham, précise-t-on, est une dissidence de Osbat el-Ansar qui a vu le jour dans le milieu des années 90.
Appuyés par l’artillerie, des blindés et des bâtiments de la marine, les commandos de l’armée ont poursuivi hier, pour la troisième journée consécutive, l’assaut contre les combattants islamistes, resserrant un peu plus son étau autour de Nahr el-Bared.
À diverses reprises, en cours de journée, la troupe a pilonné certains objectifs à l’intérieur du camp. Pour la...