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Actualités - OPINION

Cérémonie de vie

Ils sont venus, en petits groupes, se rassembler devant « l’albatros de bronze » qui trône dans le jardin Samir Kassir, près de l’immeuble d’an-Nahar, au centre-ville, samedi après-midi. Discrètement, sans tambour ni trompette, comme pour une cérémonie secrète réservée aux seuls initiés : parents, amis, collègues, anciens étudiants… L’atmosphère n’est pas à la peine, même s’il s’agit d’un moment de recueillement. Samir Kassir a été enlevé aux siens il y a deux ans par une bande d’assassins. Pourtant, à l’instant même, on s’étonne presque qu’il ne soit pas là, parmi ses amis, pour lâcher quelque plaisanterie cynique. D’ailleurs, c’est comme s’il était effectivement là tous les jours. Sa pensée et son œuvre n’ont pas quitté un instant le devant de la scène depuis deux ans. Chou blanc pour les criminels... Chacune des personnes « conviées » à cette cérémonie tient à la main une rose, rouge ou blanche. Il s’agit d’une fête de vie, irrésolument plus forte que la mort. Quelques-uns des amis se laissent aller à quelques facéties en signe d’hommage. L’un passe son bras autour du bras de la statue pour une photo souvenir. L’autre ressort le foulard rouge et blanc, symbole d’une intifada orpheline, pour le passer autour du cou en bronze de son concepteur. Puis c’est l’inauguration d’une plaque près de la statue et un mouvement collégial des convives, qui vont se tenir au-devant du bassin qui se trouve au jardin Samir Kassir, pour lancer les roses rouges et blanches sur l’eau, dans un élan de vie. L’instant est d’un calme édénique. Il est fait de paix et de fidélité. Il n’est qu’éphémère face à la grandeur du souvenir que l’Albatros laisse derrière lui. À l’année prochaine, Samir. Indéfectiblement. M.H.G.
Ils sont venus, en petits groupes, se rassembler devant « l’albatros de bronze » qui trône dans le jardin Samir Kassir, près de l’immeuble d’an-Nahar, au centre-ville, samedi après-midi. Discrètement, sans tambour ni trompette, comme pour une cérémonie secrète réservée aux seuls initiés : parents, amis, collègues, anciens étudiants…
L’atmosphère n’est pas à...