Rechercher
Rechercher

Actualités

Materazzi et Gattuso, l’Italie qui gagne tout

Des airs de durs à cuire et force tatouages, une « grande gueule », un jeu rustique mais diablement efficace : aussi peu glamours soient-ils, Marco Materazzi et Gennaro Gattuso sont les symboles d’une Italie qui a tout remporté en moins d’un an, Coupe du monde et Ligue des champions. Onze mois après le sacre au Mondial, la Nazionale s’apprête à livrer un match « exotique », loin, très loin du Stade olympique de Berlin, dans les brumeuses et venteuses îles Féroé, ce soir en qualifications de l’Euro 2008. C’est un match piège, à une période de la saison où les jambes sont lourdes tandis que les têtes rêvent de sable blanc et de cocotiers. Mais avec « Matrix », 33 ans, et « Ringhio », 29 ans, le relâchement, ça n’existe pas. L’Italie, c’est la sûreté de Buffon, l’élégance de Nesta, le coup d’œil de Pirlo, la vista de Totti ou la malice d’Inzaghi. Certes, mais pas tout à fait : si deux joueurs sortent aujourd’hui de la mêlée, c’est bien Materazzi – « ce grand dadais » dixit Zidane – et Gattuso. Humbles Le football italien change : aux précoces et géniaux Gianni Rivera ou Roberto Baggio, récompensés du Ballon d’or mais jamais champions du monde, ont succédé deux humbles – deux besogneux pour les sceptiques – que rien ne prédestinait à une telle réussite. Faute de faire rêver, Materazzi, défenseur central, et Gattuso, milieu récupérateur, compensent par l’engagement physique, la volonté, le « don de soi » permanent. Autant de qualités dont les entraîneurs, souvent obligés de composer avec des « divas » avares de leur talent, raffolent. Sur la lancée d’un Mondial où il fut décisif (deux buts, dont un en finale), Materazzi a réalisé la meilleure saison de sa carrière en patron de la défense d’un Inter Milan qui a écrasé la série A. Il est revenu transfiguré d’Allemagne: le « bad boy » aux tacles assassins, le provocateur qui a fait « péter un plomb » à Zidane n’est plus. Aujourd’hui, le défenseur pose en couverture des magazines les plus tendance de la péninsule avec sa plus jeune fille – Anna, 1 an et demi – dans les bras sur le mode « du dur au cœur tendre ». Sans Gattuso, l’AC Milan n’aurait pas remporté sa 7e Ligue des champions. Inlassablement, il a ratissé derrière le prodige Kaka. Leader né, il a aussi tenu le groupe quand celui-ci enchaînait les mauvais résultats à l’automne. Aujourd’hui, le barbu calabrais est harcelé par les annonceurs et des médias qui se délectent de son franc-parler. « Mère poule » « Marco-grand-cœur » : c’est ainsi que Gattuso surnomme son coéquipier de la sélection. Les deux hommes ont effet débuté dans le même club – et dans l’anonymat – à Pérouse. Plus vieux de quatre ans, le défenseur avait chaperonné le milieu. « Il était ma mère poule, témoigne Gattuso, qui était alors mineur, dans son autobiographie. Il me lâchait souvent quelques billets pour m’aider. Et il me transportait dans sa voiture. » Les deux joueurs s’aiment, mais cela n’a récemment pas empêché quelques frictions : aux yeux de Gattuso, le défenseur a trop souvent fait référence à la « propreté » du scudetto gagné par l’Inter, en référence au vaste scandale des matches truqués dans lequel a été impliqué l’AC Milan. « Marco doit arrêter, s’était emporté Gattuso dimanche. On dirait qu’il est devenu Jésus-Christ. Ça suffit. » Mais le lendemain, ils se sont retrouvés en sélection et Materazzi a assuré en souriant : « Rino, c’est mon frère (...). Nous avons ri de toute cette histoire. »
Des airs de durs à cuire et force tatouages, une « grande gueule », un jeu rustique mais diablement efficace : aussi peu glamours soient-ils, Marco Materazzi et Gennaro Gattuso sont les symboles d’une Italie qui a tout remporté en moins d’un an, Coupe du monde et Ligue des champions.
Onze mois après le sacre au Mondial, la Nazionale s’apprête à livrer un match « exotique...