L’Allemagne n’a toujours pas oublié « son » Mondial

L’Allemagne, qui affronte Saint-Marin ce soir à Nuremberg, en match de qualifications pour l’Euro 2008 (groupe D), paie, avec les absences sur blessure de Michael Ballack et de plusieurs titulaires, le prix fort, un an après, de sa troisième place dans le Mondial 2006. De l’équipe qui a débuté, et perdu (2-0 a.p.), la demi-finale de la Coupe du monde contre l’Italie le 4 juillet dernier, seuls cinq joueurs ont répondu présent cette semaine. Si l’on inclut les trois remplaçants entrés en cours de jeu, neuf des quatorze demi-finalistes allemands sont actuellement blessés, reviennent de blessure ou sont à court de forme. « La Coupe du monde a coûté beaucoup d’énergie aussi bien physique que mentale », a souligné Joachim Löw : le sélectionneur, adjoint de Jürgen Klinsmann jusqu’à juillet, sait de quoi il parle, puisqu’il a lui-même admis avoir eu besoin d’un soutien psychologique pour digérer les deux années de critique précédant le Mondial à domicile. « Quasiment tous les joueurs (retenus par Klinsmann) ont rencontré des problèmes physiques à un moment donné cette saison », a rappelé Löw qui a regretté « la période de préparation trop courte » allouée aux internationaux avant la reprise des championnats nationaux. Le capitaine et créateur de la Nationalmannschaft, Ballack, s’est ainsi blessé à la cheville en avril et a dû être opéré « pour préserver la suite de sa carrière ». Fantôme Lukas Podolski, Bastian Schweinsteiger, Tim Borowski ou encore Sebastian Kehl ont traversé la saison en fantômes, alternant contre-performances sur le terrain et séjours à l’infirmerie. L’équipe d’Allemagne n’en a pour autant pas souffert : elle domine le groupe D, ex aequo avec la République tchèque (un match de plus) et l’Éire (deux matches de plus), et semble bien partie pour obtenir son billet pour l’Euro 2008. Même privée de ses titulaires, l’Allemagne devrait battre sans mal Saint-Marin, 195e au classement mondial et humilié à l’aller en septembre 13 à 0, et la Slovaquie mercredi à Hambourg (Nord). « Je suis sûr qu’avec une pause normale cet été et une bonne préparation, des gens comme Podolski et Schweinsteiger disputeront une bonne saison 2007-2008 », espère le sélectionneur qui a fait du titre européen son objectif dès sa nomination. L’après-Mondial avec son cortège de blessures lui a paradoxalement beaucoup apporté en lui permettant de mesurer le talent de la jeune classe allemande : « Après la Coupe du monde, tout le monde pensait que notre attaque serait formée pendant longtemps par le duo Klose/Podolski, mais Kevin Kuranyi a retrouvé son meilleur football et Mario Gomez s’est révélé », a-t-il remarqué. « Après des années sur le fil du rasoir, on se retrouve désormais avec plein d’alternatives », s’est-t-il félicité, confiant.