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Actualités - CHRONOLOGIE

Bain de foule et de jouvence pour Garcia Marquez dans sa terre natale

Un mois après avoir fêté ses 80 ans, Gabriel Garcia Marquez s’est offert un bain de foule et de jouvence lors d’un retour émouvant à Aracata, son village natal, où a éclaté le génie de l’écrivain colombien. À bord d’une vielle locomotive à vapeur, le prix Nobel de littérature de 1982 a retrouvé mercredi cette terre perdue dans les montagnes des Caraïbes qui lui inspira la saga de la localité imaginaire de « Macondo », transformée en épopée symbolique de l’Amérique du Sud dans son chef-d’œuvre, Cent années de solitude. Partie du port de Santa Marta, la locomotive a accusé un retard de plus d’une heure, prise d’assaut par des centaines de personnes, désireuses de voyager en compagnie de l’illustre passager. Accompagné de son épouse et d’un groupe d’amis, Garcia Marquez a revu défiler les immenses plantations de banane de son enfance, les nuées de papillons jaunes s’échappant des arbres ou a pu encore humer l’odeur nostalgique de la goyave. « Regardez tous ces gens. Après ils disent chacun que c’est lui qui a inventé Macondo », a plaisanté l’écrivain, en saluant ses admirateurs pressés contre le wagon pour apercevoir celui qu’on appelle familièrement « Gabo ». Mouvementée, l’arrivée à Aracata après quatre heures de voyage a été saluée par des feux d’artifice et une lancée de ballons jaunes tandis qu’une foule investissait le train. De nombreux paysans tendaient à bout de bras un stylo dans l’espoir de récolter un précieux autographe. « Signez-moi ça, Gabo, c’est tout ce que j’ai », implore l’un d’eux, Hugo Fernandez, un catalogue littéraire à la main. « Bienvenue au monde magique de Macondo » signale à l’entrée du village une gigantesque pancarte installée à l’initiative de la municipalité qui a déjà proposé de rebaptiser le village en lui accolant le nom de ce lieu onirique. « Ce qui nous plaît le plus dans ce retour de Garcia Marquez dans sa région, c’est l’espérance qu’il apporte », estime Carmen Rosa Saade, chargée de la culture dans le département de Magdalena, où se situe Aracata. Pour elle, son « message » est de « mettre la littérature au service du bien-être commun ». Certains habitants reprochent à l’écrivain d’avoir attendu plus de vingt ans avant de retourner dans son village aux rues poussiéreuses, devenu un centre d’intérêt touristique grâce au succès de Cent années de solitude. D’autres comprennent cet éloignement, à l’image de Guillermo Valencia, un médecin qui se présente comme un ami d’enfance de l’écrivain, au collège de Montesori. « Même s’il ne le dit pas publiquement, pour lui, retourner dans des endroits où il a grandi, c’est une manière de marcher dans ses pas et cela le fait réfléchir sur la proximité de la mort et ça le déprime », assure-t-il. Un autre ancien compagnon, Alfredo Correa Garcia, se souvient de l’époque où Garcia Marquez, encore apprenti écrivain, lança un adieu au village, promettant qu’on ne l’y reverrait qu’au « moment de le veiller » à ses obsèques. « Je me sens très bien, je suis enfin entouré de mes amis », confiait récemment l’écrivain à l’AFP à propos des hommages prévus cette année pour les 25 ans de la remise de son prix Nobel et les 40 ans de la publication de Cent années de solitude dont une édition spéciale a été vendue depuis mars à plus d’un million d’exemplaires. César SABOGAL (AFP)

Un mois après avoir fêté ses 80 ans, Gabriel Garcia Marquez s’est offert un bain de foule et de jouvence lors d’un retour émouvant à Aracata, son village natal, où a éclaté le génie de l’écrivain colombien.
À bord d’une vielle locomotive à vapeur, le prix Nobel de littérature de 1982 a retrouvé mercredi cette terre perdue dans les montagnes des Caraïbes qui...