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Actualités - CHRONOLOGIE

Colloque international sur la construction durable, à l’USEK Concilier les progrès économiques et sociaux avec les préoccupations environnementales

Le colloque international sur « La construction durable », qui s’est déroulé à la faculté des beaux-arts et des arts appliqués de l’Université Saint-Esprit de Kaslik (USEK) en partenariat avec le groupe Holcim, a rassemblé quelque 25 spécialistes, architectes, archéologues, urbanistes, économistes et sociologues, libanais et étrangers, qui se sont penchés sur les « solutions innovantes pour un avenir meilleur, plus respectueux de l’homme et de sa planète ». «Il s’agit d’un mode de développement cherchant à concilier, de manière équilibrée, les progrès économiques et sociaux avec la préservation de l’environnement, et ce dans une perspective d’avenir », a souligné, lors de la séance inaugurale, le RP Antoine al-Ahmar, recteur de l’université. Le but de la réunion est aussi de promouvoir les aspects de la construction durable auprès des parties concernées, a indiqué le directeur général de Holcim Liban, Vincent Boukaert. « Par cette promotion, nous espérons évidemment que de nombreux projets puissent participer au nouveau cycle du concours international organisé par Holcim Foundation et, pourquoi pas, le gagner ! » Mais l’objectif serait toutefois à plus long terme : « Que la construction au Liban intègre les aspects du développement durable dans sa conception et sa réalisation ; et que le sujet devienne une réelle préoccupation de tous les Libanais, des autorités et des acteurs de la vie économique », a insisté M. Boukaert. Prenant à son tour la parole, le doyen de la faculté Alexis Moukarzel a signalé que si les matériaux high-tech et les tours de six cents mètres dominent souvent l’espace et marquent l’identité de la ville, « dans les milieux culturels se dessine actuellement une seconde voie... L’homme y exprime sa culpabilité d’avoir gaspillé la terre pour satisfaire son ego. Désormais, il prêche sa conservation en qualifiant l’architecture du terme de durable, l’appelant ainsi à devenir fille de la terre et non pas sa consommatrice. L’architecture exprimerait alors un nouvel idéal de la société, celui de l’ascétisme qui serait la valeur essentielle de l’homme de demain ». Le colloque a porté sur la construction de qualité environnementale dans un éco-quartier, l’exploitation des ressources naturelles et de la lumière naturelle dans les bâtiments, la construction dans les pays du Golfe (problématique et expectatives), la réhabilitation du patrimoine dans le durable, mais aussi sur la responsabilité de l’architecte et sur les enjeux du développement durable qui « s’inscrit dans la triple conjoncture de l’essor des technosciences, du primat de l’économique et des préoccupations environnementales », a déclaré Chris Younès, professeur en sciences de l’homme et de la société à l’École d’architecture de Paris-La Villette et à l’ESA. Elle a souligné que deux modèles s’affrontent actuellement. « À la pensée moderne qui privilégie l’idée d’être “maître et possesseur” de la nature s’oppose une autre conception qui opte pour une pensée emphatique d’appartenance de l’homme à un monde en devenir qui le porte et l’englobe. Il se doit donc de le ménager pour ne pas aboutir à une situation catastrophique », a fait observer l’intervenante, ajoutant que les conditions d’un développement durable supposent de limiter les démesures et les dérives, et que la solidarité « intergénérations » est « un grand dessein qui, s’il est bien compris par les peuples de la Terre, peut réaliser la synthèse entre la protection de l’environnement et le bien-être économique des peuples ». Réhabilitation Quant à Richard Edwards, professeur à l’UTC et à l’ESA, il a tenté d’établir la « relation entre patrimoine et développement durable par la réhabilitation », avec un a priori emprunté à André Malraux : « Le monde de l’art n’est pas celui de l’immortalité, c’est celui de la métamorphose. » Aussi, à travers un petit historique de l’évolution de l’architecture méditerranéenne et l’exemple du « Temple de Segeste, 2 500 ans de résistance aux tremblements de terre », Alain Billard, architecte et docteur en archéologie, s’est posé la sempiternelle question de savoir comment conserver le patrimoine et jusqu’où aller sans accoster aux frontières du fétichisme. « Les objets ne se racontent plus sous forme de longs textes ou de discours sans fin... Ils sont portés par l’image. L’objet en partie disparu se doit de renaître dans le virtuel afin d’être entendu par tous. Cette renaissance passe par la reconstitution aux différentes époques de la vie d’un édifice ou de celle d’un paysage (...) Toutefois, ces objets ne se suffisent pas à eux-mêmes. Ils sont inscrits dans le passé, c’est-à-dire dans l’histoire d’un peuple et d’une région, mais aussi dans celle d’une économie. Ces trois composantes sont indissociables, et aujourd’hui comme toujours, elles doivent trouver leur place et être accessibles à tous. Le tourisme culturel certes, mais aussi, et peut-être surtout, le tourisme populaire sont certainement l’une des voies les plus porteuses », a déclaré M. Billard. Signalons que de nombreux spécialistes libanais ont participé à ce colloque. Parmi lesquels citons Samir Saddi, Antoine Fishfish, Pierre Hage Boutros, Richard Mitri, Sany Jamal, Habib Debs, Yasmine Makaroun, Ghassan Aouad, Charbel Nahas, Mohsen Zikri, Michel Chalhoub, Sami Féghali, Elham Abou Cherfane et Hana Alameddine. Était également présent le directeur général de l’urbanisme Fady Nammar. M. M. Holcim Awards Le Holcin Awards récompense des projets de construction durable novateurs, tangibles et orientés vers l’avenir. Il verse des prix de deux millions de dollars par cycle de concours triennal. Le prix est organisé en partenariat avec le Swiss Federal Institute of Technology, le Massachusetts Institute of Technology (MIT), la Tongji University, Chine, l’Universidade de São Paulo (USP), Brésil, et l’Université de Witwatersrand (Wits) en Afrique du Sud. Pour tout renseignement. cliquez sur www.holcimawards.org



Le colloque international sur « La construction durable », qui s’est déroulé à la faculté des beaux-arts et des arts appliqués de l’Université Saint-Esprit de Kaslik (USEK) en partenariat avec le groupe Holcim, a rassemblé quelque 25 spécialistes, architectes, archéologues, urbanistes, économistes et sociologues, libanais et étrangers, qui se sont penchés sur...