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Le nouveau ministre français des Affaires étrangères a eu son baptême du feu sur la scène internationale mardi et mercredi Bernard Kouchner : un style direct et quelques coups d’éclat

Le nouveau ministre français des Affaires étrangères Bernard Kouchner a eu son baptême du feu sur la scène internationale mardi et mercredi aux sommets de Hambourg et de Potsdam où il a frappé par son style direct et par quelques coups d’éclat. Tout a failli mal commencer lundi après-midi lorsque le Falcon 50 de la République française, qui venait de quitter l’aéroport de Villacoublay pour Hambourg (nord de l’Allemagne), s’est mis à tourner au-dessus de Paris. Une panne de transpondeurs, sans lesquels l’appareil ne peut être repéré par les tours de contrôle, contraint l’appareil à retourner à Villacoublay. Le premier entretien du Forum Asie-UE, avec le ministre des Affaires étrangères du Japon, Aso Taro, est reporté. La délégation commence à s’impatienter lorsque apparaît sur le tarmac, dans un épais brouillard, un Falcon 900, plus grand. Bernard Kouchner le reconnaît tout de suite. En y prenant place, il retrouve « le siège du président » ! Il ne fait pas référence à Nicolas Sarkozy, qui a fait de lui un ministre des Affaires étrangères d’« ouverture », mais à François Mitterrand, avec qui il a fait dans ce même appareil une mémorable escapade à Sarajevo en pleine guerre. Désormais dans son élément, le « french doctor », le partisan du droit d’ingérence humanitaire peut se plonger dans le dossier devenu sa priorité dès sa nomination il y a moins de deux semaines : le Darfour. C’est son homologue chinois Yang Jiechi, comme lui à peine arrivé aux Affaires étrangères, qu’il voit en premier, le soir dans un grand hôtel de Hambourg, pendant plus d’une heure. À la sortie, le ministre français a une annonce à faire : la France réfléchit à « la sécurisation d’un corridor humanitaire à partir du Tchad ». « Ce n’est qu’une idée pour l’instant, mais pourquoi ne pas essayer ? » dit-il. Apercevant à ce moment-là le haut représentant pour la politique extérieure de l’UE, Javier Solana, entouré de ses collaborateurs, il s’exclame : « C’est le spanish gang ! » avant de le serrer dans ses bras. « C’est impressionnant de voir à quel point il connaît tout le monde », murmure un diplomate français. Il s’est entretenu le matin même avec le secrétaire général de l’ONU Ban Ki-moon et veut organiser une réunion sur le Darfour « avant la fin juin » à Paris. « Ça va plus vite. Avant, tout était plus long à se mettre en place », commente un autre diplomate. Tôt mardi, Bernard Kouchner met les points sur les i au cours d’une rencontre, amicale mais agitée, avec son homologue polonaise Anna Fotyga avec laquelle il prépare le prochain voyage à Varsovie du président Sarkozy. Tandis que Mme Fotyga lui récite la liste des points de désaccords avec les autres Européens, le ministre français explose : « Mais vous êtes contre toute l’Europe ! » Au déjeuner des ministres des Affaires étrangères, Bernard Kouchner va plus loin. Il interpelle vivement son homologue birman Nyan Win, dénonçant la prolongation « inacceptable » de l’assignation à résidence du prix Nobel de la paix Aung San Suu Kyi. Nyan Win lui répond que Mme Suu Kyi « représente un danger à l’ordre public ». M. Kouchner se dit « choqué » par cette réponse, avant de conclure : « Un pays qui agit de la sorte est un pays qui a peur de lui-même. » 16h23. Il prend le train pour Berlin en compagnie de son homologue allemand Frank-Walter Steinmeier, M. Solana et la commissaire européenne aux Relations extérieures, Benita Ferrero-Waldner. À Potsdam, près de la capitale allemande, où la réunion du G8 s’est ouverte hier en présence notamment de la secrétaire d’État américaine Condoleezza Rice, d’autres rencontres l’attendent. Le ministre semble apaisé. Il ajuste nonchalamment sa cravate, passe en revue ses premiers entretiens et tranche : « Il y a déjà un formidable changement de ton. » Indalecio ALVAREZ (AFP)



Le nouveau ministre français des Affaires étrangères Bernard Kouchner a eu son baptême du feu sur la scène internationale mardi et mercredi aux sommets de Hambourg et de Potsdam où il a frappé par son style direct et par quelques coups d’éclat.
Tout a failli mal commencer lundi après-midi lorsque le Falcon 50 de la République française, qui venait de quitter...