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Rencontre Iran-USA : les chiites plutôt contents, les sunnites sans illusions

Des responsables chiites ont estimé hier que la rencontre Iran/États-Unis de la veille constituait une victoire diplomatique pour l’Irak, tout en restant prudents sur sa portée, alors que des députés sunnites renvoyaient dos à dos Américains et Iraniens. « Cette rencontre a été positive. C’est une victoire diplomatique pour l’Irak », mais « la tension entre ces deux pays ne nous permet pas d’en attendre rapidement de bons résultats », a commenté Hamid Rachid Mouala al-Saedi, député du Conseil suprême islamique en Irak (CSII), un parti chiite. « C’est un succès pour la diplomatie irakienne d’avoir pu rassembler deux pays qui s’affrontent depuis trente ans », s’est félicité de son côté Hassan al-Sinaïd, député issu du parti chiite Dawa. « Les deux parties ont compris que l’Irak voulait être un élément positif dans la construction de la sécurité de la région », a-t-il souligné. Les réactions étaient plus négatives au sein de la communauté sunnite. « Le peuple irakien n’accepte pas que l’on négocie en son nom. Ces pays ont amené les problèmes de l’Irak et essayent maintenant de les résoudre dans un sens qui serve leurs intérêts », a estimé cheikh Khalaf al-Aylan, du Front de la concorde, la principale coalition sunnite. « Les États-Unis sont les principaux responsables des problèmes de l’Irak, en tant qu’occupant, et l’Iran soutient le terrorisme en Irak, qu’il soit sunnite avec el-Qaëda ou chiite avec l’Armée du mehdi » du chef radical Moqtada Sadr, a-t-il poursuivi. Omar Abdel-Sattar Mahmoud, député du Parti islamique, aurait lui préféré des discussions sous les auspices des Nations unies. « Nous voulons que le Conseil de sécurité publie une résolution sur le retrait des forces d’occupation et la reconstruction des forces irakiennes », déclare-t-il, ajoutant que « la chose la plus importante, c’est d’arrêter le carnage et d’empêcher les interférences iraniennes ». La presse de Téhéran divisée D’autre part, une large majorité des journaux iraniens, réformateurs et conservateurs, ont salué ces premières discussions entre l’Iran et les États-Unis, alors que la presse ultraconservatrice y a vu l’occasion de dresser un « acte d’accusation » contre Washington. « Premiers accords lors des discussions de Bagdad », a titré en une le quotidien gouvernemental Iran, alors que l’ambassadeur iranien à Bagdad, Hassan Kazemi Qomi, qui avait rencontré lundi son homologue américain, s’était contenté de saluer « un premier pas ». Le quotidien conservateur Hamshahri a avancé que « la prochaine rencontre aura lieu dans moins d’un mois », tout comme le modéré Ham Mihan, qui a assuré que les « discussions entre l’Iran et les États-Unis vont se poursuivre ». Deux importants quotidiens réformateurs Etemad et Kargozaran ont fait état de la première « faille dans le mur de méfiance » entre les deux pays. « C’est un tournant », a estimé Etemad. Le quotidien modéré Sarmayeh et le quotidien réformateur Etemad Melli ont insisté sur les « quatre heures de négociations après 27 ans de conflit ». Dans le grand quotidien modéré Shargh, l’analyste Mashallah Shamsolvaezine a prédit que, « pour la diplomatie de notre pays, Bagdad est seulement une porte d’opportunité (...) Si l’appareil diplomatique du pays franchit cette porte sans dommages, d’autres s’ouvriront ». Côté ultraconservateur, Jomhouri Eslami et Kayhan ont choisi une ligne plus dure en affirmant que le représentant iranien avait profité de la rencontre de Bagdad pour dresser « l’acte d’accusation contre les États-Unis ». Jomhouri Eslami a même avancé que « les discussions de Bagdad ont montré que négocier avec les États-Unis, même à propos d’un sujet particulier comme l’Irak, n’est pas un bon calcul ».
Des responsables chiites ont estimé hier que la rencontre Iran/États-Unis de la veille constituait une victoire diplomatique pour l’Irak, tout en restant prudents sur sa portée, alors que des députés sunnites renvoyaient dos à dos Américains et Iraniens.
« Cette rencontre a été positive. C’est une victoire diplomatique pour l’Irak », mais « la tension entre ces deux...