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Deux porte-avions américains et une flottille de plusieurs bâtiments sont entrés dans les eaux du Golfe L’Iran défie toujours l’ONU sur l’enrichissement d’uranium, accuse l’AIEA

L’Iran continue à défier l’ONU en poursuivant l’enrichissement de l’uranium et gêne l’activité de ses inspecteurs sur place, a accusé hier l’Agence internationale de l’énergie atomique dans un rapport qui pourrait conduire à de nouvelles sanctions contre Téhéran. «L’Iran n’a pas suspendu ses activités liées à l’enrichissement » et accroît même ses activités à l’usine de Natanz, contrairement aux exigences du Conseil de sécurité de l’ONU, relève le directeur de l’AIEA Mohammad el-Baradei dans ce rapport, dont l’AFP a obtenu une copie. L’AIEA affirme aussi que l’Iran n’a pas fourni à ses inspecteurs les nécessaires « assurances sur la nature exclusivement pacifique » de son programme nucléaire et que sa coopération « se détériore ». Téhéran a démenti mettre des obstacles. « Comme l’Agence n’a pas reçu depuis plus d’un an des informations que l’Iran avait l’habitude de fournir (...) son niveau de connaissance de certains aspects des activités nucléaires de l’Iran a baissé », selon Mohammad el-Baradei. Parmi les questions en suspens figurent l’utilisation possible de centrifugeuses plus sophistiquées et des doutes sur des documents de nature militaire en possession des Iraniens. Selon un responsable de l’AIEA, l’Iran bloque depuis le 13 avril l’accès aux travaux à Arak sur un réacteur à eau lourde pouvant produire du plutonium, autre source possible pour l’arme nucléaire. L’Iran fait actuellement tourner 1 312 centrifugeuses dans des installations souterraines à Natanz, avec le gaz nécessaire pour produire de l’uranium enrichi, a indiqué Mohammad el-Baradei. L’Iran, qui a aussi testé 328 autres centrifugeuses et qui est en train d’en construire 492 autres, pourrait parvenir à l’enrichissement au niveau industriel avec 3 000 centrifugeuses vers la fin de juin, a indiqué un diplomate à Vienne, en commentant le rapport. Cependant, note le rapport, l’Iran est parvenu à des niveaux d’enrichissement de 4,8 % de l’U-35, ce qui est suffisant pour produire du combustible pour l’énergie civile, mais bien inférieur aux 90 % requis pour de l’uranium militaire. Le Conseil de sécurité avait donné à l’Iran dans sa résolution 1747 jusqu’au 23 mai pour suspendre notamment son enrichissement d’uranium. La réaction américaine ne s’est pas fait attendre, Washington annonçant de nouvelles consultations avec ses partenaires sur les suites à donner à ce nouveau rapport critique. La Grande-Bretagne s’est également prononcée en ce sens. Le Conseil de sécurité a déjà par deux fois imposé des sanctions contre Téhéran. « L’Iran fait de nouveau un pied de nez à la communauté internationale », a également dit le numéro trois du département d’État Nicholas Burns. Il a rappelé que les cinq membres permanents du Conseil de sécurité de l’ONU plus l’Allemagne avaient chargé le haut représentant de l’Union européenne pour la Politique extérieure Javier Solana de mener de nouvelles discussions avec le négociateur iranien sur le nucléaire Ali Larijani. Une rencontre est prévue la semaine prochaine. Selon M. Burns, M. Solana renouvellera la proposition de la communauté internationale à l’Iran de suspendre l’enrichissement d’uranium en échange d’une coopération sur l’énergie nucléaire civile. « Si cette proposition est rejetée, je pense que cela poussera les États-Unis et leurs partenaires à de nouvelles sanctions », a-t-il dit. Le rapport intervient en outre alors que les porte-avions américains USS John C. Stennis et USS Nimitz, accompagnés d’une flottille de plusieurs bâtiments, sont entrés hier dans les eaux du Golfe, soit le plus grand déploiement militaire américain depuis 2003. L’armée américaine a toutefois assuré que ces navires étaient là pour des missions de soutien à l’opération « Liberté de l’Irak » et pour participer à des entraînements, et que cela n’était « pas lié à la situation dans la région ». La publication de ce rapport intervient alors que M. el-Baradei fait l’objet de critiques des États-Unis et de la France pour s’être prononcé dans plusieurs déclarations en faveur d’une autorisation de certaines activités d’enrichissement.

L’Iran continue à défier l’ONU en poursuivant l’enrichissement de l’uranium et gêne l’activité de ses inspecteurs sur place, a accusé hier l’Agence internationale de l’énergie atomique dans un rapport qui pourrait conduire à de nouvelles sanctions contre Téhéran.

«L’Iran n’a pas suspendu ses activités liées à l’enrichissement » et accroît même...