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Lors d’une rencontre avec Moubarak, Solana réclame une meilleure gestion de Rafah Abbas tente de décrocher une trêve, les groupes radicaux résolus à poursuivre le combat

Face à la poursuite des raids israéliens, le président palestinien Mahmoud Abbas a rencontré hier en un lieu secret de la bande de Gaza son Premier ministre Ismaïl Haniyeh, mais sans convaincre le Hamas, dont celui-ci est un des chefs, d’en revenir à un cessez-le-feu avec l’État hébreu. Après cette entrevue, qui a porté plus spécialement sur la possibilité d’une nouvelle trêve avec Israël, la branche armée du Hamas a toutefois publié un communiqué offensif annonçant que les « attaques contre l’ennemi » se poursuivraient « partout en Palestine ». Prévue la veille, dès l’arrivée du président palestinien à Gaza, la rencontre Abbas-Haniyeh avait été reportée pour des raisons de sécurité, Israël venant de formuler des menaces à l’encontre du Premier ministre palestinien, présenté comme un « terroriste en complet veston ». « Tout mal fait au Premier ministre Ismaïl Haniyeh ou à tout autre dirigeant du Hamas équivaudra à un changement des règles du jeu, et l’occupant devra s’attendre à payer un prix sans précédent », a rétorqué Sami Abou Zourhi, porte-parole du Hamas. Ahmad Youssef, conseiller de Haniyeh, s’était toutefois montré ouvert mardi à une trêve avec les Israéliens à Gaza, qui serait étendue à la Cisjordanie. Haniyeh, selon lui, était « prêt à convaincre les autres factions de l’accepter si Israël mettait fin à ses assassinats et à ses raids ». Parmi ces autres factions figure le Jihad islamique, qui a revendiqué conjointement avec les Comités de résistance populaire les tirs de roquettes qui ont fait un mort et deux blessés graves lundi soir dans la ville israélienne de Sderot. Quelques heures plus tard, quatre activistes du Jihad étaient tués lors d’un raid aérien israélien, et la branche armée du mouvement jugeait « absurde et inacceptable de parler d’accalmie dans ces conditions ». Abou Oubaïda, porte-parole des brigades Kassam, a lui aussi estimé que les appels du président palestinien à l’arrêt des tirs étaient « fâcheux car c’est sur l’ennemi sioniste et non sur ses victimes qu’il faut faire pression ». Les raids de l’aviation israélienne, qui ont fait en une semaine au moins 34 morts, dont 23 activistes, sont entrés hier dans leur seconde semaine avec la destruction de deux immeubles présentés par l’armée israélienne comme abritant une fabrique et un dépôt de munitions – ce que les Palestiniens démentent. Outre ces attaques, qui ont fait une demi-douzaine de blessés, une unité de l’armée israélienne a fait une rare et brève incursion terrestre au sud de la bande de Gaza en pénétrant dans un petit village où elle a interrogé sept personnes avant de repartir en promettant de raser la localité si les tirs se poursuivaient. Deux roquettes au moins sont tombées hier en territoire israélien, contre dix la veille. Le Hamas n’a revendiqué aucun de ces tirs, mais Abou Oubaïda a assuré que cette pause n’était que temporaire, ajoutant sans autre précision qu’elle traduisait « la réalité du terrain ». La rencontre Abbas-Haniyeh est la première depuis le début de la nouvelle flambée de violence, et plus particulièrement des affrontements interpalestiniens qui ont fait une cinquantaine de mort ce mois-ci, avant qu’une trêve fragile n’intervienne dimanche. Parallèlement, M. Abbas doit recevoir aujourd’hui à Gaza le haut représentant de l’Union européenne pour la Politique extérieure Javier Solana. Le diplomate européen poursuit sa tournée régionale au Caire, où il a discuté hier avec le président Hosni Moubarak de la situation dans la bande de Gaza. M. Solana a indiqué que l’UE défendait une « solution à deux États viables (israélien et palestinien) » et souligné la nécessité de trouver un compromis sur les limites du territoire de chacun. M. Solana a réclamé par ailleurs une marge de manœuvre plus grande pour la mission des observateurs européens au poste-frontière entre la bande de Gaza et l’Égypte, et une meilleure gestion de ce passage. Alors que la haut- commissaire de l’ONU pour les Droits de l’homme, Louise Arbour, lançait un appel pour épargner les civils à Sderot comme à Gaza, le secrétaire général de l’ONU Ban Ki-moon a envoyé dans la région son nouveau coordinateur spécial pour le processus de paix au Proche-Orient, le Britannique Michael Williams, qui rencontrera aujourd’hui des responsables israéliens et palestiniens, avant de se rendre au Caire. Enfin, une réunion du quartette international pour le Proche-Orient (Union européenne, États-Unis, Russie et ONU) doit se tenir le 30 mai à Berlin, a annoncé le ministère des Affaires étrangères allemand, décrivant la situation comme « extrêmement préoccupante ».

Face à la poursuite des raids israéliens, le président palestinien Mahmoud Abbas a rencontré hier en un lieu secret de la bande de Gaza son Premier ministre Ismaïl Haniyeh, mais sans convaincre le Hamas, dont celui-ci est un des chefs, d’en revenir à un cessez-le-feu avec l’État hébreu.

Après cette entrevue, qui a porté plus spécialement sur la possibilité d’une...